Consommation d'antibiotiques : la France toujours mauvais élève, mais en progrès

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Eve Roger avec Cédric Chasseur , modifié à
La France fait des efforts dans sa consommation d'antibiotique. A l'occasion d'une journée européenne d'informations sur le sujet, lundi, Santé Publique publie ses dernières données récoltées sur le territoire. Si les Français utilisent encore trop souvent des antibiotiques, leur consommation tend à baisser selon le rapport officiel.

Il y a du mieux sur le front des antibiotiques. Si leur consommation reste encore 30% supérieure à la moyenne européenne, plaçant la France au 4e rang à l'échelle du continent, elle baisse tout de même en médecine de ville, qui représente 93% des prescriptions. Ce sont les conclusions du rapport de Santé Publique à l'occasion, lundi, de la Journée européenne d'information sur les antibiotiques. 

Baisse de 15% en dix ans

Les médecins de ville commencent à intégrer le message : les antibiotiques, ce n'est pas automatique pour les infections virales comme la grippe, les rhino-pharyngites ou certaines angines. En dix ans, les prescriptions d'antibiotiques ont baissé de 15%, surtout pour les enfants de moins de cinq ans. Les autorités sanitaires estiment que la consommation est passée sur cette période de 2,81 doses à 2,38 doses par 1.000 habitants et par jour. Mais il reste du chemin à faire pour rattraper les Pays-Bas, le pays européen le plus performant, qui consomme trois fois moins d'antibiotiques. Avec 25,3 doses pour 1.000 habitants, et par jour, la France reste l'un des plus mauvais élèves du continent.

Signe encourageant tout de même, les antibiotiques les plus prescrits, comme l'Amoxicilline, sont aussi ceux qui génèrent le moins de résistance. D'ailleurs, l'escherichia coli, "un germe très fréquent" à l'origine de nombreuses infections urinaires depuis 2016, perd de sa vigueur face à certains antibiotiques. "C'est un message positif", estime Anne Berger Carbonne, médecin à Santé Publique France. Car depuis que les antibiotiques existent, "il a acquis des résistances au fur et à mesure des décennies", notamment face aux "cesphalosporines de troisième génération, ce qui est très inquiétant". Dans les Ehpad, la tendance est similaire. Les personnes âgées contractent moins d'escherichia coli résistantes aux antibiotiques, et là aussi c'est une bonne nouvelle.