Le possible doublement de la franchise médicale suscite un accueil mitigé entre clients et professionnels. 1:34
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Alexandra Jaegy / Crédit photo : LAURE BOYER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Thomas Cazenave, ministre des Comptes publics, a confirmé ce vendredi que le gouvernement réfléchissait à doubler les franchises médicales qui passerait alors à 1 euro par boîte de médicaments. L'objectif étant de faire des économies et d'assurer le financement de la Sécurité sociale. Europe 1 s'est rendue dans une pharmacie où les avis sont mitigés.

Elle avait été instaurée en 2008 par Nicolas Sarkozy et était restée inchangée depuis. La franchise médicale, qui s'élève à 50 centimes par boîte de médicaments, pourrait prochainement doubler alors que le gouvernement, qui planche sur le budget 2024, cherche à faire des économies. Thomas Cazenave, ministre des Comptes publics, a en tout cas confirmé ce vendredi sur France 2 que la piste était bel et bien à l'étude

Mais pour Yassine, 43 ans, client d'une pharmacie parisienne, l'annonce passe mal. Cet homme sans emploi à la santé fragile tombe régulièrement malade et doit composer avec des problèmes dentaires. Pour lui, payer 1 euro la franchise par boîte de médicaments serait excessif. "On subit comme tout le monde. C'est trop cher, mais ça dépend pour qui. Pour ceux qui ont de l'argent, ça va", dit-il au micro d'Europe 1.

"On ne paie rien en France" 

Ce quadragénaire préférerait que la franchise soit proportionnelle au revenu. En revanche, Yvette, retraitée de 68 ans, ne partage pas le même avis et estime que tous les Français doivent faire un effort. "On ne paie rien en France. Donc, je suis tout à fait d'accord pour payer 1 euro. Ça me paraît dérisoire. Vous allez à l'hôpital, vous sortez, vous ne payez rien. 1 euro ce n'est même pas le prix d'un café", assure-t-elle.

 

Pour Carole, pharmacienne, doubler ces franchises médicales serait aberrant. Selon elle, la solution est ailleurs. "C'est complètement injuste. Ils feraient mieux de taxer l'alcool et le tabac qui engendrent beaucoup plus de frais de santé que les médicaments. C'est quelque chose d'absurde", dit-elle. 

Mercredi, la Première ministre Élisabeth Borne a écarté toute hausse des taxes sur l'alcool. Le gouvernement envisage, en revanche, d'étendre la franchise médicale à d'autres produits comme les pansements ou encore les béquilles.