Gras et sucre accompagnent vos déprimes ? Nos conseils contre les "kilos émotionnels"

Ventre alimentation / mohamed Hassan de Pixabay
Certaines personnes prennent des "kilos émotionnels", des comportements alimentaires liés aux émotions. © Mohamed Hassan de Pixabay
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La prise de poids n'est pas toujours liée à la seule mauvaise alimentation, mais aussi aux émotions. Le Dr Patrick Serog, médecin nutritionniste, et la psychologue Roseline Levy-Basse, étaient les invités de Sans Rendez-vous sur Europe 1 pour donner des conseils à ceux qui "mangent leurs émotions".

Chez certains, hommes comme femmes, les émotions peuvent entraîner une prise de poids. C'est ce que décrivent les Dr Patrick Serog, médecin nutritionniste, et Roseline Levy-Basse, psychologue, dans leur livre Faites sauter les verrous qui vous empêchent de maigrir : Pour en finir avec les kilos émotionnels. Invité de Sans rendez-vous, sur Europe 1, ils expliquent ce processus et livrent quelques conseils pour éviter ces "kilos émotionnels". "On ne va pas tous traduire de la même façon les émotions que nous emmagasinons dans notre corps", rappelle Patrick Serog.

Comment savoir si l'on est sujet aux "kilos émotionnels" ? Manger plus ou grignoter, par exemple après avoir couché ses enfants, peut relever d'une frustration. "Quand la journée va se terminer, si on a une insatisfaction dans sa vie (on peut être insatisfait même quand on est tout petit), le sentiment de plénitude et de paix dans lequel nous devons nous endormir n'est pas réalisé. A ce moment-là on va aller chercher un morceau de chocolat qui va nous calmer, etc.", développe Patrick Serog.

Roseline Levy-Basse abonde. "Certains me disent que 'le bonheur est dans l'assiette.' Quand on a passé beaucoup de temps à s'occuper des autres, des enfants, à travailler, il y a un moment où l'on craque et où l'on se dit : 'Moi là-dedans, comment j'existe ?' Quand on se précipite sur une tablette de chocolat, c'est un moment à soi, où plus rien ne compte que manger. C'est finalement une façon de s'occuper de soi. On perd la notion des autres, et c'est l'objectif", estime la psychologue.

Les conseils pour s'en sortir 

"On a toujours besoin de deux choses : réfléchir sur ce qui se passe en nous, et agir tous les jours avec soi-même. Quand ces deux fonctions sont coordonnées elles donnent de très bons résultats", poursuit Patrick Serog.

Côté nutrition d'abord, "on ne fait pas de régime", préconise le médecin, mais "on essaye de manger correctement". En clair, le petit plaisir post-émotion n'aura pas de conséquence s'il n'est pas trop fréquent et s'inscrit dans un régime global équilibré. "Il nous faut dans un repas environ 800 grammes d'aliments pour apporter à notre corps tous les nutriments." Feu vert, donc, pour le restaurant et des plats gras tant que ce n'est pas régulier, par exemple une fois par semaine. "Il n’y a pas d’interdit, il n'y a que des aliments à organiser dans une alimentation selon des critères psychologiques, métaboliques et l’histoire du patient". 

Par ailleurs, on se calme sur les applications qui comptent les calories de nos repas. "Cela renforce l'obsessionnalité que l'on peut avoir par rapport à la nourriture", assure le nutritionniste. Pour arriver à perdre du poids sans se frustrer, mieux vaut "avoir une structure. Il faut qu'un repas soit composé au moins d'un plat principal, un laitage et un fruit", précise le docteur qui rappelle qu'aujourd'hui, on mange souvent insuffisamment par rapport à son besoin.

La clé pour les stressés : se sentir repu après un repas

Les personne stressées doivent toutefois éviter les aliments gras et sucrés. Car le stress leur donnera envie d'en manger régulièrement. Et cela risque d'être renforcé par le caractère addictif du sucre et du gras. Ce qui compte, c'est de se sentir repu. "La sensation de réplétion" est déstressante, assure Patrick Serog. "Donc il faut manger plus, de légumes cuits, de crudités, des quantités suffisantes de protéines", avance le médecin. Si vous avez un fort appétit, il faut aussi manger lentement parce que le signal du rassasiement met 15 minutes à arriver au cerveau.

Côté intériorité, "il est important d'arriver à comprendre ce qui se passe dans la relation avec autrui. Comprendre jusqu'où on passe plus de temps à s'occuper des autres que de soi, voir si l'on a le sentiment qu'on reçoit peu par rapport à ce qu'on donne", détaille Roseline Levy-Basse. Avant de conclure : "Il faut ensuite accepter que s'occuper de soi n'est pas un acte égoïste, et on peut mettre en place des actions très simples pour se faire plaisir autrement qu'en mangeant".