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Manon Bernard
L’apnée du sommeil est une pathologie handicapante pour de nombreux Français. Pour retrouver des nuits paisibles, ils sont contraints de se masquer à chaque temps de repos. Le chirurgien maxillo-facial et stomatologue Jean-Baptiste Kerbrat explique dans l’émission "Sans Rendez-vous" sur Europe 1 comment l’orthodontie peut être un remède à cette maladie. 
INTERVIEW

Ronflements, maux de tête voire même somnolences : tels sont les symptômes les plus fréquents de l’apnée du sommeil. Les personnes touchées peuvent ainsi marquer des pauses de 10 à 30 secondes dans leurs respirations la nuit. Cette pathologie peut être grave puisqu’elle augmenterait le risque d’AVC, mais elle est aujourd’hui soulagée par des techniques d’orthodontie. Le chirurgien maxillo-facial et stomatologue Jean-Baptiste Kerbrat était l’invité de l’émission Sans Rendez-vous sur Europe 1 pour parler de ce traitement.

Quel est le lien entre orthodontie et apnée du sommeil ? 

Certaines apnées du sommeil peuvent directement être causées par un problème dentaire et de mâchoire. Un palais creux, en forme de "V" avec des dents qui se chevauchent, est généralement le signe d’une cavité trop étroite. Dans ce cas, "vous ne mettez pas votre langue sur le palais. Vous ne respirez donc pas par vos fosses nasales mais par la bouche. Et là vous risquez de faire de l’apnée du sommeil", détaille Jean-Baptiste Kerbrat.

À l’âge adulte, les maxillaires gauches et droites se sont déjà solidifiées. Il faut donc passer par la chirurgie avant de poser un appareil pour élargir le palais. "Le chirurgien va faire un petit trait dans l’os de façon à ce que le vérin que l’on met chez l’adulte puisse écarter les deux maxillaires", explique-t-il. Lors de l’intervention chirurgicale, il faut également réadapter la mâchoire du bas pour "rétablir une bonne congruence", précise le stomatologue.

Une intervention lourde

L’apnée du sommeil est une maladie causée par plusieurs choses, dont l’orthodontie. Les résultats se suivent sur le long terme et sont variables en fonction des patients. "Mais quelle que soit la pathologie, remettre des mâchoires de bonnes tailles va forcément permettre au patient de mieux respirer", assure Jean-Baptiste Kerbrat. Le chirurgien se souvient également d’un de ses patients âgés de 50 ans souffrant de 70 apnées par heure. L’intervention lui a permis de réduire ce chiffre à trois apnées par heure. "Son vécu était métamorphosé", souffle le stomatologue.

L’intervention est tout de même assez lourde, entre 2 heures et 2 heures et demie au bloc opératoire. Par la suite, le patient ne peut pas manger de nourriture solide pendant au moins une semaine et le suivi post-opératoire nécessite un arrêt de travail d’un mois.