Le ministre de la Santé, François Braun a dévoilé mercredi après-midi les premières conclusions du Conseil national de la refondation de la Santé. 1:36
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Nina Droff et Inès Zeghloul, édité par Laura Laplaud / Crédit photo : BERTRAND GUAY / AFP
Le ministre de la Santé, François Braun a dévoilé mercredi après-midi les premières conclusions du Conseil national de la refondation de la Santé. Son objectif : améliorer l’accès au soin en France en s’inspirant des initiatives locales qui fonctionnent et ainsi créer une "boîte à outil" au niveau national. Parmi les mesures annoncées, la possibilité pour les infirmiers de délivrer des certificats de décès.

Les premières conclusions du Conseil national de la refondation de la Santé ont été dévoilées mercredi par le ministre de la Santé. François Braun a annoncé le déploiement de services d'accès aux soins (SAS) dans tous les départements avant la fin de l'année. Ces services téléphoniques sont en expérimentation dans plusieurs communes françaises et permettent aux patients dont le médecin traitant n'est pas disponible d'être orienté par un régulateur vers un professionnel adapté à leurs problèmes de santé en appelant directement le 15.

Objectif : doubler le nombre de maisons de santé pluriprofessionnelles

Face aux déserts médicaux, le ministre veut aussi continuer à diversifier l'offre de soins en France. Il souhaite que le nombre de maisons de santé pluriprofessionnelles soit doublé d'ici à 2026.

Les infirmières pourront réaliser des certificats de décès

Il est aussi question de déléguer encore davantage de compétences aux infirmiers, pharmaciens, sages-femmes. Les pharmaciens pourront notamment renouveler les ordonnances des patients atteints de maladies chroniques pour une durée de trois mois. Dans le cadre d'une expérimentation l'été prochain, les infirmières pourront aussi délivrer des certificats de décès, alors qu'actuellement, seuls les médecins peuvent le faire.

Une expérimentation qui fait déjà débat

Une idée est saluée par Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) : "On est confronté à des zones de désert médical alors qu'il y a 140.000 infirmiers libéraux qui interviennent régulièrement au domicile du patient. Ça ne va pas rajouter une charge de travail. On accompagne nos patients jusqu'au bout, on l'a toujours fait et ce n'est pas le fait de remplir le document médico-légal qui va changer l'approche du soin infirmier. Il n'y a pas un intérêt financier pour nous, on fait ça pour rendre service."

"Je ne pense pas qu'une infirmière soit formée pour faire ce genre de chose"

Mais décharger les médecins de cet acte est aussi une responsabilité supplémentaire pour les infirmiers. Pas de quoi convaincre certains professionnels de santé comme la Docteure Sophie Bauer, présidente du Syndicat des médecins libéraux. "Qu'est-ce qu'ils ont reçu comme formation ? Parce que ça met quand même en jeu leur responsabilité. Les médecins ont tous une formation dans leur cursus de médecine légale, c'est-à-dire qu'on nous apprend à détecter un certain nombre de petits signes qui peuvent parfois être un peu frustes et qui alertent sur la possibilité que le décès ne soit pas si naturel que ça. Cette espèce d'enquête clinique, elle est d'ordre médical, je ne pense pas qu'une infirmière soit formée pour faire ce genre de chose", affirme-t-elle. 

Au total, 30 millions d'euros sont consacrés au déploiement de ces solutions du CNR de la Santé sur le territoire.