Cannabis : un traitement contre l'addiction bientôt disponible ?

Grâce à ce traitement, les médecins pourraient ainsi éviter la prescription d'anxiolytiques ou de somnifère pour traiter les conséquences liées à l'arrêt du cannabis.
Grâce à ce traitement, les médecins pourraient ainsi éviter la prescription d'anxiolytiques ou de somnifère pour traiter les conséquences liées à l'arrêt du cannabis. © HANNES P ALBERT / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE VIA AFP
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Yasmina Kattou, édité par Alexandre Dalifard / Crédit photo : HANNES P ALBERT / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE VIA AFP
Pour lutter contre l'addiction du cannabis, un traitement, développé aux Etats-Unis, atténuerait les effets de cette drogue tout en diminuant l'envie d'en consommer. Aux USA, des essais sont en train de déterminer les doses qui pourraient être efficaces sur 300 patients.

Bientôt un traitement contre l’addiction au cannabis ? L'enthousiasme est né de la publication des résultats de la phase 2 d'un essai clinique qui évalue son efficacité chez des patients présentant un trouble d'usage du cannabis dans Nature Medicine. Puisqu'aujourd'hui il n'existe aucun remède, aucun substitut (comme la nicotine à l'arrêt du tabac). Non seulement, le traitement, atténuerait les effets du cannabis, mais il diminuerait aussi l'envie de consommer. Aux USA, des essais sont en train de déterminer les doses qui pourraient être efficaces sur 300 patients. Concrètement, comment fonctionne ce traitement ?

Empêcher l'absorption du THC

AEF 01 17 est le tout premier traitement, qui réduit l'action d'un récepteur responsable de l'addiction, au cannabis dans le cerveau - sans bloquer son fonctionnement. "Ce traitement, ce qu'il a de spécifique, c'est qu'il va inhiber le récepteur CB1. Il va empêcher l'absorption du THC, mais il ne va pas complètement le bloquer parce que ces récepteurs servent à plein de choses dans le corps au niveau de l'humeur et de la mémoire. Donc il ne faut pas complètement les bloquer", explique Ketty Deleris, tabacologue spécialiste des addictions.

L'effet euphorisant de la drogue est alors restreint. Les fumeurs ressentent donc moins le besoin d'en consommer. "Ce qui est novateur aussi, c'est qu'on n'a pas tous les effets qu'on a dans le sevrage du cannabis habituellement où on peut avoir des angoisses, des troubles du sommeil", souligne la spécialiste. Grâce à ce traitement, les médecins pourraient ainsi éviter la prescription d'anxiolytiques ou de somnifère pour traiter les conséquences liées à l'arrêt du cannabis.