Le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, Aurélien Rousseau, est l'invité de la matinale de matinale d'Europe 1, mardi 17 mars. 3:04
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Coline Vazquez , modifié à
Invité de la matinale de matinale de Matthieu Belliard sur Europe 1, , Aurélien Rousseau, explique avoir constaté une "accélération des cas graves" et appelle à la responsabilité des Français pour "casser la chaîne de transmission".

"La vague qui arrive est inexorable", affirme Aurélien Rousseau. Invité de la matinale de Matthieu Belliard sur Europe 1, le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France revient sur le confinement annoncé par Emmanuel Macron lundi soir afin de lutter contre la propagation du coronavirus. Un dispositif qui, selon lui, permettra de "protéger nos hôpitaux pour que la vague qui arrive, et elle est inexorable, on arrive à la faire moins haute que les digues que nous sommes en train de monter". 

Une vague qui touche actuellement la France puisque les professionnels de santé ont pu constater "une accélération brutale" des cas graves, souligne-t-il. "Nous étions en veille permanente pour savoir à quel moment cette accélération se verrait. On regarde deux fois par jour le nombre de patients en réanimation, et mercredi soir dernier, on a vu qu'il y avait cette accélération par l'accélération du nombre de cas graves", explique-t-il, précisant que cela a entraîné "immédiatement" la déprogrammation de toutes les activités non-indispensables pour libérer des lits.

"Ce sont aux Français de prendre le relai"

Interrogé sur un retard possible dans la prise de mesures drastiques par le gouvernement français, Aurélien Rousseau répond par la négative. "Je ne pense pas que ça vienne trop tard. Dans la gestion d'une épidémie, il faut faire les choses au bon moment. Si on les fait trop tôt, elles ne sont pas comprises. Et d'une certaine manière, on le voit bien aujourd'hui : il y a encore, dans notre pays, beaucoup de nos concitoyens qui ne croient pas qu'on est face à une crise sanitaire", explique-t-il, en référence aux nombreux Parisiens qui se sont rassemblés, dimanche, dans les parcs et sur les quais malgré les mesures de précaution. 

 

Une responsabilité qui incombe donc désormais au Français pour "casser la chaîne de contamination". "On va essayer de limiter. Et ce ralentissement ne pas arrêter le virus, mais simplement, il va étaler sa diffusion ce qui veut dire qu'il n'y aura pas, simultanément dans les hôpitaux, un pic de cas graves. C'est ça notre bataille, c'est ça la guerre dont parlais le président de la République hier", dit-il encore, jugeant "très claires" les mesures annoncées par Emmanuel Macron, mais surtout nécessaires.

"Le coronavirus progresse inexorablement dans la population française. Nous l'avons contenu et ralenti pendant de longues semaines pendant lesquelles le système de santé s'est préparé, mais maintenant, il se diffuse. Pendant ces longues semaines, ce sont les ARS en lien avec les médecins qui ont essayé d'identifier les cas, les sujets contacts puis de mettre à l'isolement les gens. On est passé à une échelle maintenant où ce sont au Français de prendre le relai", conclut-il.