AstraZeneca : face à la méfiance des Français, "il y a une pédagogie à mettre en place"
Alors que la Haute autorité de santé a de nouveau autorisé le vaccin Astrazeneca pour les plus de 55 ans, vendredi, il va falloir convaincre les patients d'accepter ce sérum. Un sondage révèle que 56% des Français ne lui font pas confiance. Pourtant, à Montreuil, la pharmacie d'Hicham Jaber ne manque pas de volontaires.
Après l'Agence européenne du médicament, la Haute autorité de santé (HAS) a de nouveau autorisé , vendredi, le vaccin AstraZeneca. Toutefois, seuls les patients âgés de 55 ans et plus pourront l'utiliser, la HAS constatant que les rares cas graves de thrombose se sont produits chez les moins de 55 ans. Il va donc maintenant falloir convaincre les patients d'accepter l'AstraZeneca et ce ne sera pas simple. Selon un sondage Odoxa, 56% des Français ne lui font pas confiance .
"Il y a un vrai engouement, les gens veulent se faire vacciner"
C'est pour cette raison que le Premier Ministre Jean Castex a retroussé une manche de sa chemise, vendredi, pour recevoir sa première injection devant les caméras. Mais cela sera-t-il suffisant ? Europe 1 s'est rendu dans une pharmacie de Montreuil, en région parisienne, et celle-ci ne semble pas avoir de problème pour remplir son carnet de rendez-vous.
Dès jeudi soir, après l’annonce des autorités sanitaires de la reprise de la vaccination avec AstraZeneca , Hicham Jaber, le pharmacien, a pris son téléphone. Il lui restait un flacon, et 10 patients à trouver. "C’est aller très très vite, il y a un vrai engouement, les gens veulent se faire vacciner", dit-il au micro d'Europe 1. "Je pense qu’il y a une pédagogie à mettre en place, des chiffres à annoncer, et si on confronte ces chiffes, on rassure les Français automatiquement".
"Le Covid a touché ma famille, je n'ai pas envie d'être le prochain"
Le dernier patient à avoir reçu une injection, vendredi, c’est Denis. Âgé de 57 ans, il est bien dans la tranche d’âge, et il n’a pas eu besoin d’être rassuré. "Je ne me suis pas trop posé de questions, je crois qu’il n'y a eu que quelques cas sur des millions de gens qui ont été vaccinés", exprime-t-il. "J'ai confiance. Le Covid a touché ma famille : ma mère est décédée il y a deux mois ; mon frère a été hospitalisé 15 jours en soins intensifs... Je n’ai pas envie d’être le prochain, donc c’était très important pour moi de me faire vacciner".
L’injection s’est très bien déroulée, a-t-il ensuite expliqué à Europe 1. Pas d’effet secondaire quelques minutes après la piqûre. Denis a pu repartir, en bus, soulagé d’avoir pu être vacciné sans attendre plus longtemps.