anorexie boulimie hyperphagie TCA 1:24
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Yasmina Kattou, édité par Solène Leroux , modifié à
En France, près d'un million de personnes souffrent d'anorexie, de boulimie ou d'hyperphagie. Il n'y a pas de chiffres récents sur la question, mais tous les spécialistes s'accordent à dire que les restrictions pendant la crise sanitaire de Covid-19  ont aggravé la situation de ceux qui étaient fragiles.

C'est la journée mondiale des TCA, les troubles du comportement alimentaire. En France, près d'un million de personnes, 900.000 exactement, souffrent d'anorexie, de boulimie, soit le fait de manger excessivement puis de se vider, ou d'hyperphagie, la même chose que la boulimie, sans chercher à se faire vomir derrière. Il n'y a pas de chiffres récents sur la question, mais tous les spécialistes s'accordent à dire que les restrictions pendant la crise sanitaire de Covid-19 ont aggravé la situation de ceux qui étaient fragiles ou sur la brèche, comme Michael. 

"Je pesais moins de 50 kilos"

Lors du premier confinement, le trentenaire réalise qu'il souffre de troubles alimentaires graves. "Ça a dégénéré vraiment dès l'apparition du confinement. Le contrôle qu'on a eu l'impression de perdre avec le confinement, le seul moyen que j'ai trouvé de le rétablir, c'était de m'enfoncer sans me rendre compte dans une spirale d'anorexie", raconte-t-il au micro d'Europe 1. 

Il traverse des crises de boulimie puis des périodes d'anorexie : "Je pesais moins de 50 kilos, donc j'ai perdu plus de quinze kilos pendant cette période. Un an après, j'ai fait une crise suicidaire. Depuis la fin des restrictions, ça va mieux."

Le lien social pour limiter l'impact

Michael n'est pas le seul à avoir eu des troubles aggravés depuis le début de la pandémie. Au centre des troubles des conduites alimentaires de Clermont-Ferrand, les consultations et hospitalisations ont bondi de 30% après le premier déconfinement. La situation risque de se dégrader dans les prochains mois, prévient Valentin Flaudias, ex-coordinateur du centre et psychologue. "On a d'autres crises qui arrivent, on a des conflits européens", explique-t-elle.

L'actualité peut entraîner "une inquiétude constante", et dans ce cas, "tous les éléments stresseurs, où on doit gérer un peu mieux ses émotions, sont des facteurs de risque pour les troubles de conduites alimentaires", assure le spécialiste. En revanche, selon le psychologue, le lien social, être entouré d'une famille et d'amis bienveillants, permet de limiter l'impact de ces situations stressantes.