Une ado sur cinq a déjà tenté de se suicider

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LE CHIFFRE - 9% des garçons seraient aussi concernés. Ces chiffres sont d'autant plus inquiétants qu'ils sont en hausse constante.

Le chiffre. Le chiffre est aussi éloquent qu'inquiétant : à 15 ans, près de 21% des filles et près de 9% des garçons ont déjà tenté de se suicider, selon une étude publiée en janvier dans la revue de formation médicale Le Concours médical. "Des résultats inquiétants qui légitiment l'organisation, pour la dix-huitième fois consécutive, d'une journée nationale de prévention du suicide, mercredi 5 février", précise le quotidien Le Monde, qui rapporte cette information.

Le professeur de maths d’un collège de Colombes, dans les Hauts-de-Seine, a été suspendu une journée.

L'enquête. Pour arriver à ce résultat, la faculté de médecine et l'Institut universitaire de santé public de Poitiers, ainsi que l'Observatoire régional de la santé d'Alsace, ont interrogé 1817 jeunes de 15 ans tirés au sort, issus de 171 établissements scolaires des régions Poitou-Charentes et Alsace. La question suivante leur a notamment été posée : "Au cours de ces douze derniers mois, as-tu tenté de te suicider ?". 20,9% des filles et 8,8% des garçons interrogés ont répondu de manière positive, même si chacun peut définir la notion de "tentative de suicide" comme il l'entend. Des chiffres identiques dans les deux régions, ce qui laisse penser qu'une enquête nationale aboutirait aux mêmes résultats.

Une tendance à la hausse. Ces chiffres sont d'autant plus inquiétants qu'ils sont en hausse constante, comme le souligne Le Monde : la proportion de filles déclarant avoir essayé de se suicider était de 9% en 1993, 14,6% en 1999, et donc 20,9% en 2012. Côté garçon, la tendance est la même  : 4% en 1993, 7,5% en 1999 et 8,8% en 2012.

"Une banalisation de tous ces passages à l'acte". Ces chiffres impressionnants n'étonnent pas vraiment le psychiatre Xavier Pommeraud, qui a coordonné le numéro spécial de la revue Le Concours médical. "Nous, on estime que dans la population adolescente, il y a au moins une jeune fille sur sept qui est, à un moment donné de son adolescence, dans une état de souffrance qui l'amène soit à se scarifier, soit à avaler des cachets, soit d'ailleurs les deux", confirme-t-il au micro d'Europe 1.

Avant de s'inquiéter d'une autre tendance : "le problème, c'est que depuis quelques années il y a une grande banalisation de tous ces passages à l'acte. On considère finalement que c'est simplement une crise d'adolescente et pas un signe de grande souffrance". Coma éthylique, fugue et scarification sont donc autant de potentiels signes avant-coureurs à ne pas prendre à la légère.

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