L’alcool, plus nocif que l'héroïne ?

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avec AFP , modifié à
Selon une étude britannique, l'alcool serait plus dangereux pour l’ensemble de la société.

L'alcool, plus nocif que certaines drogues illégales comme l'héroïne ou le crack ? C’est ce qu’affirme une étude britannique, réalisée par la Commission scientifique indépendante sur les drogues (ISCD), parue dans la revueThe Lancet.

L’alcool plus dangereux pour la société

Pour arriver à cette conclusion, ces scientifiques ont élaboré leur propre système d’évaluation. Ils ont pris en compte la dangerosité de l’alcool sur un individu et comment cela affecte son corps humain. Ils ont également étudié son impact sur l’ensemble de son environnement, son rôle dans les éclatements familiaux ou ses coûts économiques (soins de santé, service sociaux, prison, etc.)

Et sur cette échelle, l’alcool se révèle bien plus dangereux que les drogues dures illégales. Dans une échelle de dangerosité de 0 à 100, l'alcool est ainsi évalué à 72, contre 55 pour l'héroïne et 44 pour le crack. "Nos résultats corroborent avec des travaux antérieurs réalisés au Royaume-Uni et aux Pays-Bas", explique le professeur David Nutt, l'un des scientifiques de l'équipe. "Cela confirme que les systèmes actuels de classification des drogues ne correspondent plus aux véritables préjudices subis".

Plus de crimes dus à l’alcool

Selon les auteurs de l’étude, l'alcool ingurgité de manière excessive reste dommageable pour presque tous les organes du système. Il est également lié à un taux de mortalité plus élevé, et impliqué dans un pourcentage plus grand de crimes que les autres drogues, comme l'héroïne.

Augmenter les prix?

Si l’étude ne cherche pas à interdir l’alcool, jugé trop ancré dans la culture occidentale, elle préconise tout de même des campagnes de prévention plus ciblées. Elle suggère ainsi que les États doivent concentrer leurs efforts sur les alcooliques plutôt que les consommateurs occasionnels d'alcool. L'éducation et l'augmentation du coût de l'alcool sont également des solutions préconisées. "Une véritable stratégie de santé publique est nécessaire", conclue le professeur David Nutt.