Fin de vie : les mentalités évoluent

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INTERVIEW - Le député UMP Jean Leonetti dévoile l'Observatoire national de la fin de vie.

La ministre de la santé Roseline Bachelot va annoncer lundi la création de l'Observatoire national de la fin de vie. Une initiative issue des recommandations du rapport sur les droits des malades et la fin de vie dirigé par le député UMP Jean Leonetti, interrogé sur Europe 1.

A quoi va servir l'Observatoire national de la fin de vie ?

Jean Leonetti : "Il va permettre d’évaluer de manière objective comment se déroulent les fins de vie dans notre pays et surtout quelles attitudes médicales il y a en face de ces situations dramatiques.
On sait déjà aujourd’hui qu’on meurt mal dans un pays pourtant très évolué sur le plan médical et sur le plan social.

On ne doit pas se retrouver dans cette solitude et cette hospitalisation qui est vécue quelquefois comme une situation agressive, quelquefois avec acharnement thérapeutique, et trop souvent avec des douleurs physiques pas calmées."

Vous pensez que les autorités n’en n’avaient pas conscience jusqu’à présent ?

Jean Leonetti : "On a quelques études disparates. Pour autant on vit toujours avec une situation individuelle, médiatisée, bien entendu émotionnellement dramatique comme l’affaire Imbert ou Chantal Sébir. Tous ces éléments masquent en réalité le fait que dans notre pays la fin de vie n’est pas, ni médicalement, ni humainement, ni familialement, prise en compte. Donc cet observatoire va apporter un éclairage objectif sur une situation qui a été trop longtemps taboue."

Le parlement vient de voter à l'unanimité l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie. 49 euros par jour, pendant trois semaines maximum, pour ceux qui cesseront leur activité professionnelle pour accompagner un proche en fin de vie. C'est un grand pas ?

Jean Leonetti : "C’est plus qu’un pas c’est une reconnaissance de l’engagement familial, de l’accompagnement dans la fin de vie ; ce qui à mon avis est indispensable pour avoir une fin de vie apaisée pour celui qui s’en va et pour ceux qui restent.

Les mentalités et les attitudes évoluent très vite en ce moment. Elles évoluent de manière positive dans le corps médical mais aussi dans les familles qui acceptent de prendre le temps d’aller à côté de la personne qui a cette vie finissante et d’échanger avec elle.

Je crois que c’est une façon moderne et en même temps très humaine de reconsidérer la mort qui a souvent été surmédicalisée ces derniers temps et qui a perdu son caractère familial."