Contraception : les Françaises abandonnent la pilule

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et Mélanie Taravant , modifié à
SANTÉ - Une sur cinq a changé de contraception depuis un an. Place aux méthodes dites "naturelles".

LE CHIFFRE. Au cours de la dernière année écoulée, une Française sur cinq a changé sa méthode de contraception. Stérilet, anneau, implant ? La grande perdante, c'est la pilule. Elles ne sont plus que 40% à choisir ces petits comprimés à prendre tous les jours contre 50% un an plus tôt, selon l'étude "Fécond", menée en 2013 par l'Inserm et l'Ined auprès de plus de 4.400 femmes et 1.500 hommes, et dont les résultats ont été dévoilés mardi.

Le déclencheur. Ce qui a tout changé ? Deux scandales sanitaires. Celui de la pilule Diane 35, un médicament à double usage, utilisé comme un traitement anti-acné mais aussi comme pilule contraceptive, qui a été temporairement retiré du marché, soupçonné de favoriser l’apparition de caillots sanguins. Une affaire qui intervenait dans la foulée d'une autre polémique, autour des pilules de 3e et 4e génération cette fois, accusées d'augmenter le risque d'accidents cardiovasculaires. Tout avait commencé fin 2012 lorsqu'une jeune femme, Marion Larat, avait annoncé son intention de déposer plainte, convaincue que son AVC était lié à cette pilule.

La pilule, c'est terminé. Place aux méthodes "naturelles". L'utilisation des fameuses pilules de 3e et 4e génération a depuis été quasiment divisée par deux. Et ce qui est frappant, c'est que ces femmes ne se tournent pas vers une autre pilule, elles changent carrément de moyen de contraception. En tête des nouveaux choix : les méthodes dites "naturelles" : le contrôle de la température du corps, des périodes de fécondité, ou alors plus simplement le retrait. Toutes ces méthodes là sont en augmentation de plus de 3%.

Contraception et... lutte des classes. Ce que souligne l'étude, c'est que le choix du contraceptif dépend énormément de la situation sociale et économique des femmes. Les plus diplômées optent principalement pour le stérilet, qui revient à la mode, alors que les femmes qui ont fait très peu d'études, choisissent les méthodes dites "naturelles". Avec un risque accru de grossesses non-désirées.

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