Chikungunya : un champignon tueur de larves

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Noémi Marois avec AFP , modifié à
SCIENCES - Un champignon capable de détruire les larves de moustique présentes dans l'eau stagnante a été découvert. Une solution naturelle pour mettre fin à l'épidémie ? 

Une solution naturelle pour mettre fin à l'épidémie ? Des chercheurs argentins ont peut-être mis la main sur un insecticide naturel permettant de lutter contre les moustiques tigres, vecteur du chikungunya. Il s'agit d'un champignon capable de détruire les larves de l'insecte. Depuis le début de l'année aux Antilles, où sévit une épidémie, c'est la chasse aux eaux stagnantes où le moustique tigre aime déposer ses larves. Jusque là, les moyens de lutte consistaient à vider les coupelles des plantes vertes, ainsi que les marres d'eau et utiliser de l'insecticide. 

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Leptolegnia chapmanii. Le champignon, de son petit nom Leptolegnia chapmanii, est capable de se développer dans des eaux pures ou souillées, et cela à n'importe quelle température. D'un coût modique, il a la particularité de tuer les larves de 15 sortes de moustique, dont le fameux moustique tigre, porteur du chikungunya et de la dengue. 

Le mettre sous forme de liquide ou de pastille. Les 10 chercheurs de l'Université nationale de La Plata, près de Buenos Aires, vont désormais élaborer un liquide ou une pastille contenant le champignon, afin de l'introduire dans l'eau. L'objectif est d'en faire "un insecticide biologique à grande échelle" pour contrôler les épidémies de chikungunya mais aussi de dengue, a expliqué Juan Garcia, directeur des recherches. Mais encore faudrait-il étudier les conséquences de l'introduction d'un champignon dans un milieu qui n'est pas le sien à l'origine, le remède pouvant parfois être pire que le mal.

Le chikungunya, apparu en Afrique et en Asie, est un virus qui provoque des fièvres et des douleurs articulaires. Laissant de nombreuses séquelles chez les personnes atteintes, il peut être fatal pour les personnes fragilisées. Il a atteint le sud de l'Europe et sévit tout particulièrement dans les Caraïbes depuis le début de l'année (135.425 personnes touchées dans les Antilles françaises et 31 décès). Si l'épidémie se tasse en Martinique et en Guadeloupe, elle s'étend en Guyane. 

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