Eric Zemmour a fustigé l'interview menée par Gilles Bouleau 8:02
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Julien Holtzer , modifié à
Officiellement candidat à la présidentielle 2022 depuis mardi midi, Eric Zemmour a enchaîné avec le 20h de TF1 présenté par Gilles Bouleau. Un baptême du feu qui ne lui a visiblement pas plu puisqu'il a fustigé l'interview, la considérant comme "à charge" dès sa sortie de plateau. Il dénonce également la façon dont il a été traité, et a comparé l'attitude du journaliste comme celle d'un "procureur". Une réaction "d'enfant gâté", selon les chroniqueurs de "Punchline".

Officiellement déclaré à la présidentielle 2022 depuis mardi midi, à la suite d'une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube, Eric Zemmour a connu son premier accroc en tant que candidat. L'ex-polémiste était l'invité du 20h de Gilles Bouleau pour sa toute première interview. Un moment censé lui permettre de présenter son projet pour la France dans plus de sept millions de foyers, mais qui, selon Eric Zemmour, était davantage un réquisitoire à charge. "C'était une interview d'un procureur. Devant les autres, il s'efface, poliment, humblement. Il y a eu maldonne, il y a eu même escroquerie intellectuelle. Gilles Bouleau n'a pas fait son travail, il a voulu faire son malin devant ses confrères", a-t-il déclaré, furieux, à la sortie du plateau du JT du 20h.

Un manque d'expérience de l'exercice

Dans l'émission Punchline, les chroniqueurs sont revenus sur cette sortie qui a autant étonné que détoné. "Eric Zemmour s'est comporté comme un enfant gâté parce que c'est quand même pas donné à tout le monde de pouvoir faire le journal de 20 heures pour annoncer sa candidature. Il a une chance extraordinaire de pouvoir s'exprimer devant des millions de personnes et de pouvoir défendre des idées qui sont les siennes. Et au lieu de le faire, en fait, il se braque. TF1, ce n'est pas la Pravda (NDLR : un journal créé en URSS par Lénine)", a déclaré Jeannette Bougrab.

En plus de son attitude, c'est autant son manque d'expérience que la préparation de l'interview en amont qui ont interloqué. "Quand Gilles Bouleau lui dit 'Est-ce que vous savez déjà quel sera votre premier ministre ?' Au lieu de répondre 'Non, ce n'est pas la question, mais je peux vous dire quelles sont les trois premières mesures', il se braque en disant 'Non, ça n'a pas d'intérêt' et on le sent grognon pendant l'interview.

C'est ce qui l'aurait fait s'il avait eu un peu d'expérience de l'exercice", a martelé Françoise Laborde, au micro de Laurence Ferrari, avant d'ajouter : "On sait très bien que, quand on va dans un journal de 20 heures, ce n'est pas une émission où on peut débattre pendant deux heures. On prépare deux ou trois punchlines parce qu'on sait qu'on n'aura pas beaucoup de temps". 

Eric Zemmour attendu devant 20.000 personnes

Pour se "reconnecter" à son public, Eric Zemmour a décidé de déplacer son meeting, prévu initialement au Zénith de Paris devant 5.800 personnes, au Parc des expositions à Villepinte où quelques 20.000 personnes se retrouveront. Une manière de reprendre la main ? "On sait qu'il joue aussi depuis le début la stratégie du surbooking. Ce rapport de force lui sera favorable. Il est en train d'essayer de montrer aussi que sa campagne reprend, quand il montre un peu les muscles. Il y a toujours cette volonté chez tous les candidats de faire cette démonstration de force", a affirmé de son côté Louis de Raguenel, chef du service politique d'Europe 1. Pour rappel, Nicolas Sarkozy était, lui aussi, passé par le Parc des Expositions à Villepinte en 2007. Avec tout le succès qu'on lui connaît.