Wauquiez (LR) : "la nouvelle droite sera unie dans sa ligne européenne"

Le président de LR a assuré ne pas avoir "changé de conviction" sur sa vision de l'Europe. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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avec AFP , modifié à

Dans un entretien publié jeudi sur le site des "Échos", le président de LR a assuré ne pas avoir "changé de conviction" sur sa vision de l'Europe. 

"La nouvelle droite sera unie dans sa ligne européenne", a assuré jeudi dans un entretien aux Échos le président des Républicains Laurent Wauquiez , avant le Conseil national de LR consacré à l'Europe samedi à Menton, dans les Alpes-Maritimes. "Contrairement à ce que voudraient faire croire quelques voix de plus en plus marginales, les esprits ont beaucoup évolué. Plus personne à LR ne songerait à porter la parole d'un fédéralisme naïf, pas plus que celle d'un isolationnisme souverainiste. La nouvelle droite sera unie dans sa ligne européenne", a assuré Laurent Wauquiez.

Deux anciens Premiers ministres méfiants. "Je comprends très bien qu'il soit difficile pour Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin de voir que la construction de l'Europe que leur génération a portée n'arrive plus à faire la démonstration de son efficacité et à parler aux peuples. Mais mon devoir, c'est de ne pas en rester à ce constat d'échec en tirant les leçons de ce désenchantement", a également déclaré le patron de LR. Les deux anciens Premiers ministres ont tous deux expliqué conditionner leur maintien au sein de LR à la ligne retenue pour les élections européennes .

"Mettre en oeuvre la préférence communautaire". S'il estime que "les priorités ne sont plus" à une refonte institutionnelle, Laurent Wauquiez n'a "pas changé de conviction" sur sa volonté d'une Europe organisée en cercles concentriques, une idée critiquée par Valérie Pécresse . "L'Europe des cercles existe déjà, les 27 pays ne sont pas tous dans la zone euro ni dans Schengen. Valérie Pécresse juge-t-elle que l'euro est un projet irréalisable et dangereux ? Arrêtons de créer artificiellement des différences entre nous". Le président d'Auvergne-Rhône-Alpes prône "l'arrêt de tout élargissement, tant il a miné l'Europe de l'intérieur". Il veut ensuite "faire de la réciprocité le principe fondateur de notre politique commerciale. Et mettre en oeuvre la préférence communautaire pour réserver la préférence à nos propres entreprises sur un certain nombre de marchés publics".

Le poids du couple franco-allemand remis en cause. "Je ne crois pas à la capacité du couple franco-allemand à imposer seul sa volonté sur la scène européenne", a-t-il par ailleurs déclaré, interrogé sur le budget de la zone euro dont le principe a été annoncé par Emmanuel Macron et Angela Merkel . Enfin, "il faut faire un grand soir des compétences et tout remettre à plat. Il y a des domaines où il faut rendre des compétences aux États-membres". "Il faut aussi revenir sur le fait de donner toutes les clés des négociations commerciales à la Commission européenne. Notre rôle est de défendre les intérêts français".

L"aveuglement" de Macron sur la "crise migratoire"

Laurent Wauquiez a reproché à Emmanuel Macron son "aveuglement" sur la "crise migratoire", et prône de "reconduire systématiquement dans leurs ports de départ les embarcations de migrants". "Déjà il faut reconnaître qu'il y a une crise migratoire, et ne pas être dans le déni comme Emmanuel Macron qui explique que ce n'est qu'une crise politique. Il est dans l'aveuglement", a répondu le président de LR. "Les deux priorités sont d'arrêter la vague migratoire de masse - en conditionnant notamment une aide plus vigoureuse au développement de l'Afrique à une politique de lutte, dans les différents pays, contre le départ d'une immigration clandestine et illégale à destination de l'Europe - et de retrouver une stratégie économique et industrielle permettant de jouer le rapport de force sur la scène mondiale", a jugé Laurent Wauquiez.