Valls votera Macron : pour le PS, "plus qu’un échec, la fin d’un cycle commencé à Epinay"

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Manuel Valls, tributaire du bilan du quinquennat, pourrait handicaper l'essor d'Emmanuel Macron, favori des sondages. © AFP
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Pour les journalistes Sophie de Ravinel (Le Figaro) et Claude Askolovitch (Slate.fr), le Parti socialiste pourrait imploser en plusieurs pôles à l'issue de la présidentielle.

Manuel Valls a-t-il signé l'arrêt de mort du Parti socialiste ? C'est l'une des questions qui se pose, après l'annonce faite par l'ancien Premier Ministre mercredi de voter Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle, tournant ainsi définitivement le dos au socialiste Benoît Hamon.

"Une scission probable". Pour Sophie de Ravinel, grand reporter au service politique du Figaro, cet aveu signe "l’échec de la primaire à gauche et l’échec du Parti socialiste, et plus qu’un échec, la fin d’un cycle qui avait commencé à Epinay en 1971 [Congrès d'unification des socialistes sous la bannière du PS, ndlr]". La journaliste, invitée d’Europe Midi, évoque également, à l’issue de la présidentielle, "une scission probable, avec un Podemos à la française où les vallsistes diront que ce sera le meilleur marchepied pour que la droite reste au pouvoir, comme c’était le cas en Espagne". Autre scénario : celui "d’un Mélenchon bien installé, autour de 15-16%, qui agrégera autour de lui des écologistes et des socialistes dans une force qui s’opposera à un PS réformiste associé à En Marche!".

"La dissolution même du socialisme". "Ce quinquennat a achevé tout ce que l’on connaissait, a été la dissolution même du socialisme depuis le siècle passé", renchérit Claude Askolovitch, journaliste à Slate.fr et auteur de Comment se dire adieu, également au micro d’Europe 1. Pour lui, la faute incombe au chef de l’Etat. "Ça s’est effondré sous François Hollande d’une manière intellectuelle, philosophique, morale. Le PS français au pouvoir est le parti qui s’est opposé à l’accueil des migrants de madame Merkel". "Emmanuel Macron est intelligent, constatant de l’intérieur à quel point tout ceci n’existait plus, il en a tiré les conclusions logiques", relève encore le journaliste. "Il est parti. On voit ce que donne son aventure".

"Ce que l’on a connu du socialisme quand on était petit, quand on était jeune, quand on lit les livres d’histoire, et bien c’est achevé. François Hollande en a été l’ultime liquidateur. Vous connaissez cette phrase sur la musique : ‘Le silence après Mozart c’est encore du Mozart.’ Et bien, le n’importe quoi de cette campagne après le quinquennat de François Hollande, c’est encore le quinquennat de François Hollande !", martèle Claude Askolovitch.

Une épine dans le pied de Macron ? "Ils ont réussi tout, y compris à plomber Emmanuel Macron dans sa victoire", conclut Sophie de Ravinel pour qui Manuel Valls, également tributaire du bilan du quinquennat, pourrait devenir "un boulet" pour le favori des sondages.