Valls : sur les réformes, il faut "éviter la brutalité"

Le député siège aujourd'hui dans les rangs de la majorité.
Le député siège aujourd'hui dans les rangs de la majorité. © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans une interview aux "Echos", l'ancien Premier ministre appelle l'exécutif à réformer sans "passage en force", alors que lui-même avait eu recours au 49-3.

L'ancien Premier ministre Manuel Valls préconise dans une interview aux Echos mardi d'"éviter la brutalité ou le passage en force" dans les réformes, soulignant que "notre démocratie a besoin des corps intermédiaires". "Notre démocratie a besoin des corps intermédiaires, partenaires sociaux, élus, associations (...) Bien entendu il faut éviter le surplace, l'impuissance, mais il faut éviter la brutalité ou le passage en force, je parle d'expérience", affirme le député de l'Essonne, qui avait recouru au 49-3 pour faire adopter la loi Macron et la loi Travail quand il était chef du gouvernement.

Une société "fragile et inquiète". "La société française reste fragile, inquiète. Elle attend aussi de la justice sociale et fiscale", plaide Manuel Valls. Le député, qui a quitté le PS et siège désormais avec La République en marche, partage la volonté de réforme d'Emmanuel Macron mais dit comprendre "l'inquiétude, le désespoir même de certains Français". Pour améliorer le pouvoir d'achat des Français, il propose d'exonérer de cotisations sociales et de défiscaliser les heures supplémentaires "dès 2019" - le gouvernement souhaite lui supprimer les cotisations sociales sur les heures supplémentaires "à l'horizon 2020".

Ne pas "jouer les uns contre les autres". Manuel Valls se dit par ailleurs favorable à la suppression totale de la taxe d'habitation, et à sa compensation par l'affectation aux collectivités d'une "part d'un impôt, TVA, CSG, IR". "Favorable" à la réforme de la SNCF, Manuel Valls invite cependant le gouvernement à ne pas "considérer les fonctionnaires ou les agents de la SNCF comme des 'privilégiés'". "Ne donnons pas le sentiment de jouer les uns contre les autres. En France, les élites, trop souvent, gardent leurs prérogatives et aiment imposer des réformes à ceux qui gagnent peu", a-t-il commenté.