Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, était vendredi l'invitée politique d'Europe Matin. 2:12
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Romain David , modifié à
Ministre en charge de la logistique des vaccins, Agnès Pannier-Runacher a salué vendredi, au micro d'Europe 1, le blocage par Rome d'une exportation de doses du vaccin d'AstraZeneca vers l'Australie, alors que ce laboratoire n'a pas été en mesure de respecter le contrat conclu avec l'UE.
INTERVIEW

L’Italie vient de bloquer l’exportation de 250.000 doses de vaccins d’AstraZeneca embouteillées sur son territoire, à destination de l’Australie. Bruxelles a validé ce blocage, alors qu'un bras de fer l'oppose au laboratoire suédo-britannique, qui n'a pas respecté les engagements pris vis-à-vis de l'UE quant aux quantités de vaccins contre le Covid-19 qui devaient être livrées au premier trimestre 2021. "C'est un moyen de faire pression", a assumé vendredi, au micro d'Europe Matin, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, mais aussi de la logistique des vaccins.

"Cela nous permet, au-delà des discussions classiques, d'obtenir qu'ils reconvergent vers le contrat initial", a-t-elle poursuivi. Car si AstraZeneca devait livrer aux Européens plus de 100 millions de doses sur les trois premiers mois de l'année, seules 40 millions vont être envoyées.

Pour expliquer ce retard, le géant pharmaceutique a notamment invoqué des problèmes de production sur son site belge. "Nous utilisons tous les leviers. Nous avons lancé une inspection sur le site de production belge, et nous avons, sur cette base-là, lancé des inspections dans les sites d'enflaconnage dépendant de ce site", rappelle la ministre. "Nous avons établi qu'il y avait des difficultés de livraison", concède-t-elle. "Mais dans notre contrat avec AstraZeneca, nous ne dépendons pas de ce site belge, et rien n'interdit AstraZeneca de nous livrer depuis d'autres sites de production", pointe Agnès Pannier-Runacher.

La campagne vaccinale accélère en France 

À l'échelle française, le gouvernement table sur 30 millions de personnes vaccinées d'ici l'été, dont 10 millions à la mi-avril. "Ces chiffres sont crédibles, ils correspondent à la montée en capacité des sites de production", assure Agnès Pannier-Runacher. Selon elle, les livraisons devraient être multipliées par trois sur la période mars-avril par rapport aux chiffres de janvier-février. "Je dispose de données précises sur le calendrier de fourniture, mois par mois, et semaine par semaine pour avril", assure encore la ministre, qui reconnaît toutefois que les projections deviennent plus hasardeuses à mesure que l'on avance dans le temps. "Plus les doses sont éloignées en livraison, moins nous avons de visibilité."

Alors que les chiffres de suivi de l'épidémie repartent à la hausse en Europe, laissant craindre l'émergence d'une troisième vague, l'OMS a demandé aux gouvernements européens de renforcer leurs campagnes de vaccination. Jeudi, le Premier ministre Jean Castex a indiqué que la montée en puissance de la vaccination en France se concentrerait dans un premier temps sur les 23 départements placés sous surveillance par le gouvernement en raison de leurs taux d'incidence élevés.