Une ristourne sur le prix des carburants ne serait «pas responsable», pour Bruno Le Maire

Le prix du carburant a de nouveau grimper au cours de l'été.
Le prix du carburant a de nouveau grimper au cours de l'été. © Justine Bonnery / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP / Crédit photo : Justine Bonnery / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Interrogé sur une possible ristourne des prix des carburants, qui flirtent actuellement avec les 2 euros le litre, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a considéré qu'une telle mesure ne serait "pas responsable" et "pas cohérente". Le prix de l'essence est reparti à la hausse au cours de l'été.

Une ristourne sur le prix des carburants ne serait "pas responsable", compte tenu du coût qu'elle représenterait, et "pas cohérente" avec les engagements budgétaires du gouvernement, a estimé dimanche le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire. Il réagissait à une proposition formulée vendredi par le président de la région des Hauts-de-France Xavier Bertrand (LR), lequel a réclamé une ristourne "pour tous" de 15 à 20 centimes sur le prix du litre d'essence, qui est reparti à la hausse au cœur de l'été.

Une proposition à "12 millions d'euros"

Cette proposition "coûte 12 milliards d'euros", a affirmé Bruno Le Maire sur l'antenne de BFM TV, estimant qu'elle ne serait "pas cohérente avec les engagements budgétaires et la sortie du quoi qu'il en coûte". "Je pense que ce n'est pas une décision responsable, surtout à un moment où nous continuons à payer une partie de la facture des Français en matière d'électricité", a-t-il ajouté, faisant référence au bouclier tarifaire encore en vigueur, dont le pays doit sortir progressivement d'ici fin 2024. Ce dernier "va coûter plus de 30 milliards d'euros en 2023", a souligné le ministre.

 

Le gouvernement avait mis en place à l'automne 2022 une ristourne générale de 30 puis 10 centimes, à laquelle il avait mis fin le 31 décembre. "Au moment où l'inflation était la plus dure et la plus pénalisante pour nos compatriotes, nous avons fait ce choix-là", dont "le coût a été extrêmement élevé", a rappelé Bruno Le Maire. Le gouvernement avait évalué la mesure à 8 milliards d'euros. "La lutte contre le réchauffement climatique et le verdissement de notre fiscalité et la fin du quoi qu'il en coûte font que je ne suis pas favorable à ce que nous remettions une remise sur nos carburants", a conclu le ministre.

Des prix au litre qui flirtent avec les 2 euros

Après avoir baissé au printemps, les prix des carburants sont repartis à la hausse durant l'été : selon le dernier relevé en date du 25 août du ministère de la Transition énergétique, les prix du gazole étaient en moyenne de 1,8240 euro le litre, ceux du super SP95-E10 à 1,9171 euro, alors que ceux du super SP98 flirtaient avec le seuil symbolique des 2 euros à 1,9844 euro.

Un seuil franchi dans de nombreuses stations-service selon le comparateur du site gouvernemental prix-carburants.gouv.fr, mais en-deçà duquel demeurent les pompes à essence TotalEnergies, dont les prix sont plafonnés à 1,99 euro jusqu'à la fin de l'année, ce qui pondère la moyenne nationale.