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Une campagne devenue baston présidentielle

Antonin André, chef du service politique - Mis à jour le . 1 min
Les cinq principaux candidats à la présidentielle n'ont de cesse de s'invectiver depuis le début de la campagne. Patrick KOVARIK / AFP
Les cinq principaux candidats à la présidentielle n'ont de cesse de s'invectiver depuis le début de la campagne. © Patrick KOVARIK / AFP

Le niveau de violence verbale atteint lors de cette campagne en fait un moment inédit de la vie politique française. Aucun camp n'est épargné.


Ce n'est plus une campagne mais une baston... par Europe1fr

Est-ce une campagne présidentielle ou un ring de boxe ? Le doute est permis. Tout a commencé avec les affaires de François Fillon , lequel dénonce un complot. Mais Benoît Hamon n'est pas en reste : "Petit Ben" a laissé tomber son futur désirable pour enfiler les gants de boxe. En difficulté dans les sondages, il cogne sur sa droite en dénonçant "les vieux caciques du PS qui le poignardent dans le dos en allant chez Macron". Sur sa gauche, il attaque Jean-Luc Mélenchon sur sa fascination présumée envers Vladimir Poutine. "Prends de la tisane", lui répondent les gros bras du candidat de la France insoumise. Il y a quelques semaines, les deux camps avaient pourtant signé un pacte de non-agression.

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Dédiabolisation inversée. La violence gagne la gauche et progresse à droite : l'image d'un François Fillon balafré et enferré dans un combat plus qu’une campagne est rare dans ce parti. Il ne peut plus se déplacer sans jet d’œufs et concert de casseroles, obligé de masquer son agenda et ses heures d’arrivées dans les gares pour éviter les comités d’accueil. Les meetings deviennent des rassemblements de petits soldats. D'habitude, lors d'une campagne présidentielle, on parle de projets, d'avenir ou de rassemblement. Mais le cru 2017 ressemble davantage à un combat de rue qui voit s’affronter des bandes de voyous.

Dans ce contexte d'agressivité à droite comme à gauche, Marine Le Pen est devenue une candidate comme les autres, qui n'est plus la seule à employer le vocabulaire de la radicalité. C'est, en quelque sorte, la dédiabolisation inversée.

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Les torts de Sarkozy et Hollande. Qui est responsable ? François Hollande et Nicolas Sarkozy ne sont pas pour rien dans la violence à l'oeuvre en 2017. Le premier lançait il y a dix ans "casse-toi pauvre con", quand le second a agité son quinquennat avec des règlements de compte conjugaux étalés sur la place publique. L’abaissement de la fonction présidentielle et la désacralisation de la parole des responsables politiques ont contribué à libérer la violence. Ajoutez à cela les affaires, et vous obtiendrez un cocktail explosif et nauséabond pour cette campagne présidentielle. Tenir 30 jours à ce régime-là semble encore très long.