La Première ministre dévoilera la très controversée réforme des retraites mardi. 1:28
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Arthur de Laborde, édité par Laura Laplaud , modifié à
La Première ministre dévoilera la très controversée réforme des retraites mardi. Sauf revirement de dernière minute, Élisabeth Borne devrait annoncer un report de l'âge de départ à 64 ans avec une accélération de l'allongement de la durée de cotisation. Un scénario que devrait voter Les Républicains et qui permettrait de faire passer la réforme sans avoir recours au 49.3.

Bientôt l'heure de vérité dans le dossier très sensible des retraites. Élisabeth Borne dévoilera officiellement le contenu de la réforme mardi et sauf revirement de dernière minute, le scénario d'un report de l'âge de départ à 64 ans avec une accélération de l’allongement de la durée de cotisation est celui qui a été acté. Sur le plan politique, même si des obstacles persistent, un compromis semble possible avec Les Républicains (LR) comme le laisse entendre le nouveau président du parti Éric Ciotti, dans un entretien publié dimanche dans le Journal du Dimanche. Un vote des LR permettrait à l'exécutif de faire passer la réforme sans avoir recours au 49.3.

"Utiliser le 49.3, c'est prendre le risque d'accentuer le sentiment de brutalité"

"Un passage en force mettrait de l'huile sur le feu, il faut à tout prix l'éviter", explique un poids lourd de la macronie. "Utiliser le 49.3 sur une réforme aussi impopulaire, c'est prendre le risque d'accentuer le sentiment de brutalité et de renforcer la mobilisation sociale", abonde un ministre. Néanmoins, si l’accord avec Les Républicains ne se fait pas, "nous n'hésiterons pas à passer par la case 49.3", prévient un cadre de la majorité.

Dans cette hypothèse, le gouvernement pourra brandir l'arme constitutionnelle de manière illimitée sur les retraites tout en gardant un joker pour un autre texte d'ici à la fin de la session parlementaire au mois de juin. Selon les informations d'Europe 1, c'est en effet la formule du projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale qui a été retenue. Un cadre budgétaire qui présente aussi un autre avantage de taille pour le gouvernement : il limite l’examen du texte par le Parlement à 50 jours au total dont 20 pour la première lecture à l'Assemblée nationale.

Pour les stratèges du camp présidentiel, cette limite de temps vise à décourager les tentatives d'obstruction et de blocages tout en évitant que le débat ne traîne en longueur, ce qui pourrait permettre à la contestation sociale de prendre de l'ampleur.