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Barthélémy Philippe, édité par Gauthier Delomez , modifié à
Alors que le gouvernement doit présenter sa réforme des retraites ce mardi, selon les dernières tendances, il devrait opter pour un report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans à horizon 2030. L'objectif du projet est de rétablir l'équilibre financier du système, mais cela suppose que le scénario de l'exécutif se réalise.

C'est ce mardi qu'Élisabeth Borne doit dévoiler les arbitrages définitifs du gouvernement sur la réforme des retraites, avant une présentation du projet de loi en conseil des ministres le 23 janvier. À priori, l'option retenue est celle d'un report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans à horizon 2030, couplé à l'accélération du calendrier de la réforme Touraine, qui allonge la durée de cotisations pour une retraite à taux plein à 43 ans (date initialement prévue en 2035).

L'objectif du projet est de rétablir l'équilibre financier du système de retraites menacé par un lourd déficit dans les années à venir.

La quête d'un taux de chômage bas

En principe, le scénario du gouvernement doit suffire puisqu'il a calibré sa réforme pour rétablir l'équilibre du système. Les projections du Conseil d'orientation des retraites tablent sur un déficit d'environ 13 à 15 milliards d'euros en 2030, et avec sa réforme, l'État va mécaniquement encaisser davantage de cotisations sociales et de recettes fiscales. Tout cela va aider à boucher le trou du système de retraites.

"D'après certaines estimations, on devrait atteindre une économie de l'ordre de 18 milliards d'euros. C'est même un peu supérieur au déficit attendu", explique Matthieu Plane, économiste à l'OFCE, qui souligne que "cela suppose un taux de chômage bas. Ça veut dire que l'on maintient durablement les seniors dans l'emploi".

Pour lui, "si ces seniors sont maintenus dans l'emploi, on peut avoir des excédents budgétaires. Si ce n'est pas le cas, on aura alors un risque de déficit, notamment sur les régimes d'assurance-chômage. Globalement, on a des phénomènes de bascule qui peuvent s'opérer", analyse l'économiste. Le gouvernement promet de se servir des excédents budgétaires pour financer des mesures d'accompagnement sociales, soit le minimum de pension à 1.200 euros ou encore les départs anticipés pour les carrières longues et les métiers pénibles.