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Romain David , modifié à
À la suite des révélations du Point, le premier secrétaire du PS, interrogé lundi sur Europe 1, accuse le directeur de cabinet de Richard Ferrand d'employer ses fonctions à des activités militantes.
INTERVIEW

La bataille des municipales se prépare jusque dans les couloirs du palais Bourbon. Jean-Marie Girier, directeur de cabinet à l’Assemblée nationale de Richard Ferrand se propose de créer une "task-force pour 'chasser' les maires" socialistes, à en croire un courrier publié jeudi par Le Point. Pour Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, il s’agit d’une dangereuse confusion des genres pour un proche conseiller du président de l'Assemblée. "Qu’il soit aujourd’hui le stratège en chef de la République en marche sur ses heures de travail à l’Assemblée, ça n’est pas possible", a estimé le député de Seine-et-Marne lundi, au micro de Pierre de Vilno, sur Europe 1.

"Ses conseillers ne sont pas payés pour cela, c’est un détournement de fonds publics", dénonce Olivier Faure. "Le métier du directeur de cabinet du président de l’Assemblée est de s’occuper de l’Assemblée. Et à quoi s’occupe-t-il ? Il s’occupe en réalité des municipales, ce qui n’est pas ce pour quoi vous et moi nous le payons comme contribuables", poursuit l'élu. "C’est un sujet pour lequel d’autres partis politiques sont mis en examen au Parlement européen", rappelle Olivier Faure, en référence notamment à l’affaire des assistants parlementaires du Front national.

Obtenir le ralliement des socialistes

Le patron des socialistes indique également avoir écrit à Richard Ferrand, "pour lui demander de répondre de ce qu’est son premier collaborateur, dont il ne peut pas ignorer les activités."

Dans la missive publiée par Le Point, Jean-Marie Girier propose notamment de mettre en place une petite équipe de marconistes, constituée de conseillers travaillant à l’Elysée, au palais Bourbon et plus généralement pour le gouvernement, afin d’obtenir d’ici la prochaine échéance électorale le soutien d’édiles socialistes. De son côté, l'entourage de Richard Ferrand a fait savoir à l'AFP qu'il s'agissait d'une "note politique par un conseiller politique à un homme politique, une note d'ambiance à son initiative".