Municipales 2026 : la parité obligatoire chamboule les petites communes
Pour la première fois, les communes de moins de 1.000 habitants devront présenter des listes électorales paritaires lors des élections municipales de mars 2026. Une mesure qui suscite l’incompréhension des élus et qui complique la constitution des listes.
"La parité, ça ne nous arrange pas du tout étant donné qu'on n'a pas tellement de gens qui veulent se dévouer pour occuper la mairie", déclare Françoise Guineau, première adjointe à Gerberoy, dans l'Oise, qui peine à comprendre l'obligation paritaire lors des élections municipales de 2026.
Constituer une liste complète était déjà un défi, et la rendre paritaire semble presque impossible dans son village de seulement 100 habitants : "Nous, on ne fait pas attention au sexe. Dans notre commune, on prend qui veut bien, peu importe qu'il soit homme ou femme, du moment qu'il a les capacités intellectuelles et les capacités physiques pour résister à la pression", explique-t-elle.
Des listes difficiles à constituer
À Saint-Vincent-sur-l'Isle, Annie Altier cherche depuis six mois un homme pour compléter sa liste et respecter la parité : "Il nous oblige à trouver un homme qui peut éventuellement accepter, mais qui participera peut-être à rien du tout. Il va être là simplement pour faire le nombre. Ce n'est pas ce que l'on cherche et on se heurte à ça", raconte la maire.
Des règles qui limitent le choix des électeurs
La parité s'accompagne d'une autre nouveauté : il ne sera plus possible pour les habitants de rayer des noms sur les bulletins de vote. Une mesure qui interpelle certains maires des petites communes. À Sommauthe, petite commune des Ardennes de 130 habitants, Yann Fraugel estime que cette règle est inadaptée.
"Pour des petites communes, c'est pour moi une aberration. Les anciens surtout aimaient bien pouvoir vraiment choisir le conseil municipal et pouvoir rayer des gens, hommes ou femmes", explique-t-il. Selon de nombreux élus, ces nouvelles règles pourraient compliquer l'élection. Certains habitants pourraient refuser de voter pour la liste complète, rendant encore plus difficile la constitution de conseils municipaux dans ces petites communes.