Jean-Louis Bourlanges était l'invité d'Europe Matin. 2:37
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Gauthier Delomez , modifié à
Au micro de Lionel Gougelot, le président de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale Jean-Louis Bourlanges a estimé que face à l'invasion russe en Ukraine, la communauté internationale devrait prendre des "sanctions antipersonnel" pour stopper Vladimir Poutine. Le député MoDem a évoqué notamment la saisie des villas des oligarques.

Vladimir Poutine est-il inarrêtable ? Alors que les sanctions économiques ne semblent pas stopper la progression des forces russes en Ukraine, aux portes de la capitale Kiev, Jean-Louis Bourlanges, le président de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale, a estimé sur Europe 1 que des "sanctions antipersonnel" seraient plus efficaces. L'objectif est de viser financièrement Vladimir Poutine, son entourage, ou encore les oligarques russes. "Et je crois qu'il faut aller très loin", a enchéri le député du MoDem dans l'émission Europe Matin vendredi.

Saisir les biens des oligarques russes

S'il n'est pas "à la table des discussions" dans le dossier ukrainien, Jean-Louis Bourlanges a expliqué qu'il fallait "par exemple, prendre les villas splendides des oligarques, les capitaux, les capacités de voyage... Les propriétés de tous ces gens doivent être prises." Une position similaire, entre autres, à celle du socialiste Raphaël Glucksmann. 

Au micro de Lionel Gougelot, Jean-Louis Bourlanges s'est également étonné "qu'il y ait une espèce d'immunité accordée au chef suprême. En bon procès, on ne punit pas les complices plus sévèrement que l'auteur principal." S'il a souligné que tout cela "devrait être discuté", le député du MoDem a évoqué "une assez grande difficulté (de la communauté internationale) de se mettre d'accord entièrement d'accord sur le détail, compte tenu des retombées."

"Des sanctions nécessaires"

"Les sanctions sont nécessaires parce qu'il n'y a aucune raison de ne pas punir les malfaiteurs", a ajouté Jean-Louis Bourlanges sur Europe 1, nuançant toutefois que "l'on n'arrête pas une guerre avec des sanctions. Je suis incapable de détailler les sanctions bonnes ou mauvaises (...), mais il est certain qu'elles sont une arme ambivalente parce que nos économies sont profondément interdépendantes."

"Les sanctions, il faut les faire, il faut qu'elles soient sévères", a-t-il poursuivi, insistant sur leur caractère antipersonnel. "À long terme, on doit tout faire pour inverser le rapport de force. On a les moyens", indique Jean-Louis Bourlanges. "On a un PIB huit fois supérieur à celui de la Russie, on a de l'intelligence, de la technologie, de l'innovation... Il suffit de vouloir se mobiliser."