Tensions entre Paris et Alger : François Bayrou veut durcir le ton, mais pas Emmanuel Macron
François Bayrou a donné un délai de 4 à 6 semaines à Alger pour améliorer la délivrance de laissez-passer consulaires, tout en menaçant de suspendre les accords de 1968. Si la situation persiste, le Premier ministre pourrait durcir sa position, malgré la réticence d'Emmanuel Macron.
Le Premier ministre français, François Bayrou, a laissé 4 à 6 semaines à Alger pour délivrer davantage de laissez-passer consulaires, dans l’espoir de relancer le dialogue entre les deux capitales.
Toutefois, les relations entre la France et l’Algérie n’ont jamais été aussi tendues, et cet écart diplomatique semble se creuser davantage chaque jour.
Le Premier ministre a récemment abordé la question migratoire en France, évoquant sans détours le terme de "submersion" pour décrire la situation.
Il a par la suite menacé de suspendre les accords bilatéraux de 1968 avec l’Algérie, une mesure que la droite réclame depuis longtemps, et qui a également trouvé des partisans parmi des figures comme Édouard Philippe et Gabriel Attal.
La réticence d'Emmanuel Macron
Cependant, Emmanuel Macron s'est montré plus réticent à suivre cette voie. Le président a exprimé sa préférence pour une renégociation de ces accords, plutôt que pour leur dénonciation pure et simple. Cette déclaration a constitué un désaveu indirect pour François Bayrou, qui affirmait avoir reçu l'aval du président pour une action plus ferme.
Face à cette division au sein de l'exécutif, le Premier ministre pourrait être contraint de durcir sa position dès le début du mois d'avril si les relations avec l'Algérie demeurent figées.
Une telle posture pourrait rassurer une partie de l’opinion publique, particulièrement ceux qui lui reprochent souvent son approche modérée sur les questions régaliennes.
François Bayrou, souvent perçu comme un défenseur des compromis, serait alors en position de prouver sa fermeté et sa crédibilité sur des enjeux clés pour le gouvernement.