Tensions entre Paris et Alger : Emmanuel Macron veut privilégier la négociation à l'ultimatum
En voyage vendredi au Portugal, le président de la République Emmanuel Macron s'est exprimé sur la relation franco-algérienne. Alors que les tensions se font de plus en plus présentes entre les deux pays et que François Bayrou a menacé de dénoncer les accords de 1968, le chef de l'État veut privilégier plutôt le dialogue. De quoi créer un sentiment de flottement au sein du gouvernement.
Quelques jours après François Bayrou, c'est au tour d'Emmanuel Macron de se positionner sur la relation franco-algérienne. Depuis quelques mois, les tensions diplomatiques entre Paris et Alger s'accroissent. La semaine dernière, le Premier ministre français a même menacé de "dénoncer" les accords de 1968 entre les deux pays. Mais vendredi, le président de la République a estimé que cela n'avait "aucun sens" de le faire de façon "unilatérale".
Une contradiction avec plusieurs membres du gouvernement français, qui ne passe pas inaperçu en Algérie. "Macron désavoue Retailleau" titre le quotidien algérien El Watan ce dimanche, après les propos d'Emmanuel Macron au Portugal.
Sentiment de flottement
Mais la place Beauvau affirme avoir bel et bien reçu le soutien de l’Élysée pour poursuivre les éloignements d’Algériens indésirables. Le ministère de l’Intérieur concède néanmoins un désaccord avec le reste de l’exécutif sur la manière d’y parvenir. Car si Bruno Retailleau s’en tient aux déclarations de François Bayrou, et se dit prêt dénoncer les accords de 1968, Emmanuel Macron lui n’en fait pas l’alpha et l’oméga des mesures de rétorsion.
Le président se montre plus prudent, et privilégie la renégociation d’autres accords, d'où un sentiment de flottement au sein du gouvernement. Plusieurs conseillers estiment malgré tout que la prise de position de François Bayrou la semaine dernière, était suffisamment engageante pour que le Premier ministre ne se dédise pas dans six semaines si Alger ne coopérait pas.