Les liaisons aériennes intérieures entre Paris (Orly) et Nantes, Lyon ou Bordeaux, sont menacées. 2:41
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Jonathan Grelier avec AFP , modifié à
L'Assemblée nationale a voté samedi soir en première lecture la suppression des vols intérieurs en cas d'alternatives en train de moins de 2h30. Invité dimanche soir sur Europe 1, le spécialiste de l'aviation Michel Polacco a estimé que l'impact environnemental d'une telle mesure serait négligeable.
INTERVIEW

La Convention citoyenne pour le climat avait réclamé de renoncer aux lignes aériennes intérieures en cas d'alternatives de moins de quatre heures en train. Ce ne devrait finalement être qu'en cas d'alternatives en train de moins de 2h30. C'est en tout cas ce qu'a voté l'Assemblée nationale samedi soir en première lecture dans le cadre du projet de loi climat. Conséquence : les liaisons aériennes intérieures entre Paris (Orly) et Nantes, Lyon ou Bordeaux pourraient être supprimées. Avec toutefois des exceptions pour les trajets en correspondance. Questionné sur l'impact environnemental positif d'une telle mesure, le spécialiste de l'aviation Michel Polacco a déclaré que celui-ci serait minuscule, dimanche sur Europe 1.

Le gouvernement avait déjà contraint Air France à renoncer aux liaisons concernées 

Pour lui, le bienfait pour la planète sera donc "plus qu'à la marge". Michel Polacco estime que cette mesure a plutôt été décidée parce qu'"Air France perd de l'argent sur ces lignes" depuis quelques temps. Le projet de loi gouvernemental entérine effectivement surtout l'existant, puisque le gouvernement avait contraint Air France à renoncer aux liaisons concernées en contrepartie d'un soutien financier en mai 2020. Le pilote professionnel voit donc dans le vote de l'Assemblée un "acte chirurgical nécessaire depuis plusieurs années" pour la compagnie "que personne n’osait entreprendre".

Preuve supplémentaire de cette logique, selon Michel Polacco, c'est qu'on supprime "les lignes Orly-Lyon, Orly-Bordeaux et Orly-Nantes". "On ne supprime pas Charles de Gaulle-Nantes, Charles de Gaulle-Bordeaux ou Charles de Gaulle-Lyon. Pourquoi ? Parce qu’Air France a ses longs-courriers à Charles de Gaulle et il faut continuer à alimenter les longs-courriers d’Air France", décrypte-t-il. Effectuer cette démarche dans le cadre du projet de loi climat permet ainsi, selon lui, d'habiller la mesure "en vert" et de satisfaire "en même temps les demandes des écologistes". Reste que d'autres lignes pourraient être concernées, comme Paris-Rennes ou Lyon-Marseille. Un décret précisera cela.