Siéger avec Orban au Parlement européen ? "Bellamy ne peut pas rester dans cette ambiguïté"

Stanislas Guérini
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Le délégué général de La République en marche!, Stanislas Guérini, a appelé la tête de liste des Républicains aux européennes, François-Xavier Bellamy, à dire clairement s'il comptait siéger dans le même groupe que le président hongrois d'extrême droite.
INTERVIEW

C'est la stratégie adoptée par LREM depuis le début de la campagne des Européennes, et même bien en amont : construire une opposition frontale entre les progressistes, que le mouvement présidentiel compte représenter, et les populistes, qui vont de Marine Le Pen en France à Matteo Salvini en Italie, en passant par le président hongrois, Viktor Orban. Invité dimanche du Grand Rendez-Vous d'Europe 1, le délégué général du parti, Stanislas Guérini, a confirmé cette ligne de démarcation et appelé la tête de liste de LR, François-Xavier Bellamy, à se positionner d'un côté ou de l'autre.

LR divisé sur la conduite à tenir

Actuellement en effet, les eurodéputés LR siègent dans le groupe PPE du Parlement européen. Soit le même groupe que Viktor Orban. "J'ai noté que monsieur Orban avait fait alliance avec monsieur Salvini pour appeler à une alliance allant du PPE jusqu'à l'ENL [le groupe des eurodéputés d'extrême droite, auquel appartient le RN notamment]. Il faut demander à monsieur Bellamy si, dans sa première décision politique, demain, il compte siéger avec l'extrême droite en Europe", a lancé Stanislas Guérini. "Il ne peut pas rester dans cette ambiguïté-là."

Pour le délégué général de LREM, "la question qui se pose en Europe, c'est si la droite française va définitivement faire alliance avec les nationalistes, les extrémistes". Dans le camp des principaux concernés, tout le monde ne semble pas d'accord. Fin mars, Nicolas Sarkozy avait pris la défense de son "ami" Viktor Orban et plaidé pour un "rassemblement" et un "compromis". En septembre dernier, Valérie Pécresse, elle, avait demandé une clarification du parti et de sa position vis-à-vis du président hongrois...avant d'être accusée par Laurent Wauquiez de "semer le trouble".

Quant à François Bellamy, il s'était dit fin mars à la fois opposé à la "stratégie de la tension" imposée par Viktor Orban, tout en souhaitant "parvenir à l'unité" pour ne pas "fracturer l'Europe". De son côté, LREM s'est engagé à ce que ses eurodéputés siègent dans un autre groupe, "un groupe central qui sera l'alliance des libéraux, des démocrates, des progressistes", a rappelé Stanislas Guérini.