Séparatisme : l'Assemblée nationale adopte le projet de loi en première lecture

Les députés ont largement adopté le projet de loi "séparatisme".
Les députés ont largement adopté le projet de loi "séparatisme". © GONZALO FUENTES / AFP
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avec AFP , modifié à
Les députés ont adopté en première lecture le projet de loi contre le "séparatisme", après deux semaines de débats tendus et parfois enflammés. Le texte, voté par une large majorité de l'Assemblée, sera examiné par le Sénat à partir du 30 mars. 

L'Assemblée nationale a largement adopté le projet de loi contre le "séparatisme" islamiste, en première lecture mardi par un vote solennel, épilogue de deux semaines de débats durant lesquels les oppositions ont critiqué un texte jugé trop faible ou hors sujet. Voulu par Emmanuel Macron et présenté comme l'un des marqueurs régaliens du quinquennat, le projet de loi "confortant le respect des principes de la République" a été adopté par 347 voix pour, 151 voix contre et 65 abstentions, avant son examen au Sénat à partir du 30 mars.

10 abstentions et un vote contre au sein de la majorité 

Laïcité versus islamisme : la matière était hautement inflammable dans un pays encore endeuillé par de récentes attaques djihadistes dont la décapitation du professeur Samuel Paty à l'automne. Malgré les promesses initiales de divisions, la majorité s'est massivement rangée derrière ce texte. Il n'y a pas eu "de désordre", s'est félicité le chef de file des députés LREM, Christophe Castaner. Cependant mardi, 10 "marcheurs" se sont abstenus et un a voté contre, Mustapha Laabid. PS et communistes ont choisi de bouder ce projet de loi en s'abstenant, tout comme le RN. LFI et LR ont voté contre.

"Les oppositions ont toutes les peines du monde à justifier leurs contradictions", a fait valoir Guillaume Vuilletet (LREM) à la tribune, en relevant que LR et socialistes avaient voté nombre d'articles du projet de loi. Souvent mobilisés dans l'hémicycle, les macronistes ont défendu un texte d'"équilibre" même si Gérald Darmanin, pilote côté gouvernement, a dans la dernière ligne droite donné un écho plus dur au projet de loi. Il avait en outre laissé entendre la semaine dernière sur France 2 que la candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen était plus "molle" que la majorité dans la lutte contre l'islamisme. Une sortie qui avait provoqué un tollé à gauche.

Présenté comme le remède contre "l'OPA islamiste", le texte contient une batterie de mesures sur la neutralité du service public, la lutte contre la haine en ligne, l'encadrement de l'instruction en famille - disposition finalement la plus discutée -, le contrôle renforcé des associations, une meilleure transparence des cultes et de leur financement, et encore la lutte contre les certificats de virginité, la polygamie ou les mariages forcés.