"Sécurité globale" : représentants d'ONG et syndicats de journalistes claquent la porte de Darmanin

"Ma porte est toujours ouverte", a réagi sur Twitter Gérald Darmanin.
"Ma porte est toujours ouverte", a réagi sur Twitter Gérald Darmanin. © Thomas COEX / AFP
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avec AFP
Une délégation de représentants d'ONG et de syndicats de journalistes opposée à la proposition de loi "Sécurité globale", a claqué la porte des discussions avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et demande à être reçue par le Premier ministre Jean Castex. 

Une délégation de représentants d'ONG et de syndicats de journalistes opposée à la proposition de loi "Sécurité globale", a claqué la porte des discussions avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et demande à être reçue par le Premier ministre Jean Castex. Après la mobilisation de samedi, qui a rassemblé 22.000 personnes dans une vingtaine de manifestations en France, les opposants à la loi, reçus lundi soir par le ministre de l'Intérieur, appellent "à participer massivement" aux nouvelles marches de protestation qui seront organisées samedi prochain.

"On a un ministre qui nous a endormis"

"Le ministre de l'Intérieur nous a fait une réexplication de texte de la proposition de loi 'sécurité globale' et du nouveau schéma national du maintien de l'ordre (SNMO)", a indiqué lors d'un point presse Emmanuel Poupard, premier secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ) et membre de la délégation composée d'une quinzaine de personnes. "Nous avons posé comme préalable à toute discussion le retrait des articles 21, 22 et 24 et du SNMO. On a un ministre qui nous a endormis en proposant quelques améliorations par-ci, par-là, il n'en est pas question, donc nous avons décidé collectivement de quitter la réunion et nous en appelons à Monsieur le Premier ministre Jean Castex", a-t-il poursuivi.

L'article 24, "une réponse clientéliste à des syndicats de police"

La proposition de loi "Sécurité globale" en discussion au parlement, et notamment son article 24 voté vendredi qui entend pénaliser la diffusion malveillante de photographies de policiers lors de manifestations, soulève l'indignation des organisations de journalistes et des défenseurs des libertés publiques. "Au vu des déclarations de Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur ce lundi sur RMC qui confirme nos craintes sur la liberté d'informer et d'être informé en France, alors que la Commission européenne vient de rappeler que les journalistes devaient pouvoir 'faire leur travail librement et en toute sécurité', (...) la coordination estime que Gérald Darmanin fait toujours fausse route en s'entêtant avec cette proposition de loi, une réponse clientéliste à des syndicats de police", déplore la délégation dans un communiqué.

"J'ai dit mon ouverture d'esprit pour pouvoir continuer à travailler"

"J'ai dit mon ouverture d'esprit pour pouvoir continuer à travailler avec les syndicats de journalistes et certaines associations qui étaient venues me voir. Ils n'ont pas souhaité continuer ces discussions, ma porte est toujours ouverte", a réagi sur Twitter Gérald Darmanin. 

La délégation, qui estime que les conditions "d'un dialogue constructif" avec Gérald Darmanin ne sont pas réunies, a écrit à Jean Castex pour solliciter un rendez-vous.