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Invité du Grande Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains au Sénat, est revenu sur la décision de l'exécutif d'un vote bloqué et sur le retrait de son amendement. "C'est un esprit de responsabilité qui a guidé mon choix", s'explique-t-il.

Alors que le Sénat a adopté le texte de la réforme des retraites ce samedi soir, et ce, malgré la contestation dans la rue, Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains dans l'hémicycle, est revenu sur le déroulé des débats. Face à l'article 44.3 de la Constitution, dégainé par l'exécutif pour accélérer les débats, le sénateur a renoncé à présenter son amendement emblématique, qui demandait la suppression de certains régimes spéciaux. Un retrait qui a eu pour effet de supprimer plusieurs heures de débats. Pourquoi avoir pris une telle décision ? Il s'agissait d'un "esprit de responsabilité", se justifie le patron des LR.

Éviter "cinq heures de débats supplémentaires"

Bruno Retailleau a rappelé que son amendement avait été exclu du "paquet retenu par le gouvernement", qui correspond à l'application du 44.3 mais pointe aussi une autre raison. "La gauche avait accroché 250 sous-amendements au mien. On en avait pour cinq heures de débats supplémentaires. Pouvais-je prendre le risque que le texte ne soit pas voté ? Non", explique-t-il.

"Dans la procédure du vote bloqué, on ne pouvait même plus voter cet amendement au Sénat, donc encore une fois il s'agit d'une attitude de responsabilité", insiste le sénateur. "Je n'ai pas battu en retraite !"

Des économies pour financer le système des retraites

D'un autre côté, selon le président de groupe LR, ce vote a permis de sanctuariser les mesures d'économies, au cœur du sujet du système de répartition. "Les marges de manœuvres dégagées initialement par la réforme, c'est 17,7 milliards d'euros. Le Sénat a ajouté des mesures anti-fraude car premièrement ce sont des économies et deuxièmement de dire aux Français que ce n'est pas toujours les mêmes qui paient", avance-t-il.

Les Républicains selon Bruno Retailleau ont également proposé un CDI senior avec une exonération pour les entreprises en échange de l'embauche de personnes de plus de 60 ans. "Le gouvernement nous dit que cela coûte 800 millions d'euros, mais 200.000 seniors qui passent du chômage au travail remettent 1 milliard dans les caisses de l'État !", a-t-il défendu. 

Après son passage au Sénat, le texte revu de la réforme passera en Commission paritaire mixte ce mercredi avant de retourner à l'Assemblée nationale.