Nicolas Baverez, économiste et historien, était l'invité d'Europe Matin lundi. 2:21
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Laura Laplaud , modifié à
Emmanuel Macron apparaît isolé, lundi matin, au centre d'un paysage politique bouleversé, avec une Assemblée sans majorité absolue, dans laquelle son camp recule fortement au profit tant de la gauche que de l'extrême droite. Cette défaite historique "suppose un examen de conscience sérieux", a affirmé l'économiste et historien Nicolas Baverez sur Europe 1.

Avec 245 sièges obtenus au lieu des 289 nécessaires pour avoir la majorité absolue à l'Assemblée nationale, à quoi vont ressembler les cinq prochaines années pour Emmanuel Macron ? "Les Français ont adressé un message au président de la république", a avancé l'économiste et historien Nicolas Baverez, invité d'Europe Matin lundi. "Selon lequel, il fallait qu'il change cette fois-ci, pour de bon, sa méthode de gouvernement." 

Gouverner une Assemblée ingouvernable ?

Ce lundi matin, les mots gifle, séisme, catastrophe, reviennent dans les quotidiens. Ces résultats aux élections législatives supposent pour le président de la République "un examen de conscience sérieux", s'est exclamé Nicolas Baverez sur Europe 1. Le président va-t-il entendre le message ? "Il en avait parlé, puisqu'il avait indiqué après sa réélection qu'il y avait une nouvelle ère et qu'il allait changer mais ses actes ont été en décalage complet avec ses mots", a-t-il précisé.

"Un énorme vide de leadership"

"On a eu une non-campagne présidentielle avec un premier tour plutôt à droite du président de la République et un deuxième tour plutôt à gauche. Ensuite, une nomination de Madame Borne plutôt à gauche, avec un premier tour de l'élection législative plutôt à gauche et un deuxième tour plutôt à droite. Et entre ? On a un énorme vide de leadership, de projet et de stratégie, et c'est ce vide qu'il va falloir combler, cela suppose pour le président de la République un examen de conscience sérieux", a-t-il lancé.

"Le pourrissement va être dramatique pour le pays parce que ça veut dire une France paralysée, une France affaiblie, une France qui qui va se déliter. Et donc, si on veut échapper à ça, il n'y a qu'une manière de faire, c'est que le président de la République revienne cette fois-ci sérieusement sur le plan intérieur et qu'il reconfigure complètement son équipe à l'Elysée et le gouvernement, en redéfinissant une stratégie pour qu'on sache enfin à quoi est censé servir ce second quinquennat", a-t-il conclu.