Réforme du collège : des anciens ministres demandent le retrait du décret

François Bayrou et Jean-Pierre Chevènement avant un débat télévisé, en 2002.
François Bayrou et Jean-Pierre Chevènement avant un débat télévisé, en 2002. © JOEL SAGET / AFP
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François Bayrou, Jean-Pierre Chevènement et Luc Ferry demandent un "débat républicain", dans une tribune parue vendredi dans la presse régionale.

Pas un jour ne passe sans qu'un ténor de droite ne fustige la réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem. Mais, plus inhabituel, ce sont cette fois trois anciens ministres de l'Education nationale, de tous bords politiques, qui ont exprimé leur courroux dans une tribune parue sur le site de pétitions en ligne change.org ainsi que dans la presse régionale. Et François Bayrou, Jean-Pierre Chevènement et Luc Ferry demandent ni plus ni moins que le retrait de la réforme du collège ainsi qu'un "débat républicain",

"Zapping' pédagogique". "Nous n'acceptons pas l'affaiblissement des disciplines au profit d'une interdisciplinarité floue, sans contenu défini, dont les thèmes sont choisis selon la mode et l'air du temps, imposés autoritairement et uniformément par le ministère, conduisant au 'zapping' pédagogique", écrivent-ils, refusant également que "l'égalité des chances soit confondue avec l'égalitarisme niveleur et se résume à la suppression de tout parcours d'excellence".

Une pétition en ligne. Également signée par l'essayiste Pascal Bruckner, l'éditorialiste de Marianne Jacques Julliard et le philosophe Michel Onfray, la tribune s'adresse aux Français, qui sont invités à signer la pétition pour le retrait du texte. Après avoir plaidé sur Europe 1 pour "une manifestation nationale", François Bayrou a donc changé de stratégie et compte sur la puissance des réseaux sociaux pour obtenir le plus de signataires possibles et faire ainsi pression sur le gouvernement.

"On demande tout à l'école, on lui fixe des objectifs inaccessibles". Lui aussi signataire de la tribune, Jean-Pierre Chevènement a expliqué vendredi matin sur LCI et Radio Classique les raisons de son opposition à Najat Vallaud-Belkacem : "Dès lors que la gauche a renoncé à porter un projet social ambitieux, pour toutes les raisons que nous savons - Maastricht, la monnaie unique, la cohérence budgétaire ou plus exactement l'adaptation de notre budget aux exigences du traité TSCG - on fait dans le sociétal. Et on demande à l'école de remplacer un plan d'ensemble qui porterait à la fois sur l'activité économique, le logement, etc. On demande tout à l'école, on lui fixe des objectifs inaccessibles", a déclaré le président d'honneur du MRC.

Et l'ancien ministre de François Mitterrand de conclure : "J'appelle au retrait du décret, au dialogue, à quelque chose qui permettrait de se comprendre".