Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, était l'invité d'Europe Matin lundi. 2:32
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Laura Laplaud , modifié à
L'intersyndicale appelle à une nouvelle journée de manifestation et de grève le 16 février. Pour certains salariés, cela ne suffit pas et évoquent des blocages à l'image des aéroports de Paris-Orly et de Toulouse bloqués samedi en raison d'une grève surprise des contrôleurs aériens. Invité d'Europe Matin lundi, le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, est revenu sur le sujet.

Depuis le 19 janvier, les manifestations de masse contre la réforme des retraites s'enchaînent en France pendant l'examen du texte à l'Assemblée nationale. Deux nouvelles dates sont prévues : le jeudi 16 février et le 7 mars. Pour se faire entendre, les syndicats évoquent de plus en plus la possibilité de durcir le mouvement, avec des grèves reconductibles voire des blocages. Faut-il aussi craindre des actions ponctuelles comme à l'aéroport de Paris-Orly ou à celui de Toulouse bloqués ce samedi en raison d'une grève surprise des contrôleurs aériens ? Et faut-il surtout encadrer le droit de grève ?

"Je ne dis pas qu'il faut encadrer mais je dis qu'on peut sans doute concilier beaucoup mieux le droit de grève et la vie des usagers. Une grève sauvage ou surprise n'est pas acceptable", a déclaré le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, invité d'Europe Matin lundi.

Un vol sur deux annulé à Orly samedi

Sans préavis, des contrôleurs aériens ont suivi l’appel à la mobilisation contre la réforme des retraites et arrêté le travail à l’aéroport Paris-Orly et à Toulouse, entraînant l’annulation de plusieurs vols. La grève de la SNCF pour le week-end de Noël avait laissé beaucoup de Français sur le carreau, rappelle le ministre chargé des Transports, précisant que plusieurs pistes existent pour éviter ce genre de situation. "J'ai demandé déjà aux grandes entreprises publiques, la SNCF, la RATP, de prévoir mieux ce qu'on appelle leur plan de transport. Concrètement, de mobiliser des gens, d'avoir des agents volontaires, pour qu'il y ait le plus de train, de bus et de métro possible lorsqu'il y a une grève."

75% des Français seraient favorables à l'élargissement du service minimum

Dans le secteur public, un préavis de grève doit être envoyé à son employeur au minium cinq jours francs avant le déclenchement de celle-ci. C'est ce que l'on appelle le délai de prévenance. Pour les professions soumises à des restrictions ou à un service minimum comme les employés de la SNCF, de la RATP, l'agent doit se déclarer gréviste au moins 48 heures à l'avance. "C'est exactement ce qui n'est pas arrivé samedi à Orly et je le regrette", a ajouté Clément Beaune. Dans le secteur privé, faire grève est plus simple puisqu'il n'y a aucune obligation de déposer un préavis ni de délai de prévenance qui s'applique. Le salarié doit seulement se signaler comme gréviste le jour J. 

Selon un sondage Odoxa publié en novembre par Le Figaro, 75% des Français seraient favorables à l'élargissement du service minimum, en ayant davantage recours aux réquisitions de personnel en cas de mouvement social dans les transports publics.