Plutôt que de faire varier la valeur du point de retraite, le rapport Delevoye envisage d'autres pistes. 1:00
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Olivier Samain, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Si le rapport Delevoye s'engage à ce que la valeur du point ne baisse pas, l'État aura tout de même la main sur le pilotage de l'équilibre financier des retraites. Techniquement, il est donc possible de le faire évoluer, mais c'est politiquement explosif. 

La valeur du point. C'est un des nœuds de crispation de la réforme des retraites, et une question à laquelle Emmanuel Macron ne pourra certainement pas échapper lors de son déplacement à Rodez ce jeudi. Avec la réforme voulue par le président, l'État pourra-t-il jouer sur la valeur de ce fameux point pour s'adapter au contexte économique ? 

Si le rapport Delevoye s'engage à ce que la valeur du point ne baisse pas, cela n'empêche pas la CGT de s'inquiéter. Car l'État aura la main sur le pilotage de l'équilibre financier des retraites, et en cas de crise économique, il pourra, dit le syndicat, imposer une cure de rigueur en faisant baisser la valeur du point. Si, techniquement, l'État pourrait abaisser la valeur du point à 0,54 euro de pension par an ou 0,53 en cas de grave crise économique - contre les 0,55 euro envisagés dans la réforme -, ce serait un acte politiquement explosif. 

D'autres pistes existent

D'ailleurs, il suffit de jeter un œil sur le système par points des retraites complémentaires Agirc-Arrco, pour se rendre compte que la valeur du point n'a jamais changé, même dans les pires années. En revanche, il existe un autre levier, faire évoluer les pensions moins vite que l'inflation. Une piste que le rapport remis par Jean-Paul Delevoye n'exclut pas, si le contexte l'exige. Mais une troisième piste est présente en filigrane dans le rapport sur la réforme des retraites : rendre plus chère l'acquisition du point quand on travaille.