Mathilde Panot, Olivier Faure, Marine Tondelier... Les membres de la Nupes ont calmé leur opposition à la réforme des retraites. 1:55
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Alexis Delafontaine avec AFP , modifié à
A quelques heures de la journée de mobilisation des syndicats contre la réforme des retraites, les partis membres de la Nupes se sont réunis mardi soir au gymnase Japy à Paris. Devant des centaines de personnes, les figures de l'alliance de gauche ont appelé "à faire trembler les murs de l'Elysée jeudi".

En meeting au gymnase Japy à Paris mardi soir, "la gauche unie" de la Nupes a appelé "à faire trembler les murs de l'Elysée jeudi", jour de mobilisation syndicale contre le projet de réforme des retraites du gouvernement. Au milieu des drapeaux de leur alliance Nupes, les représentants communistes, insoumis, socialistes et écologistes ont remonté l'allée centrale ensemble sourire aux lèvres, dans une grande clameur des militants présents dans ce lieu historique des rassemblements de la gauche.

"Ca fait plaisir, c'est quelque chose qu'on ne voit pas si souvent", note Nicolas G., militant communiste, qui souligne que ce premier meeting officiel de la Nupes contre la réforme des retraites est "une nécessité car c'est une situation d'urgence" face à "une réforme de destruction". "Il faut que la gauche de toutes les couleurs se réunisse pour faire front, avec les syndicats", ajoute cet enseignant de 64 ans, qui dit devoir "encore faire deux ans pour avoir tous (ses) trimestres" pour la retraite.

A deux jours d'une premier journée de mobilisation à l'appel de tous les syndicats, le mot d'ordre était à la mobilisation et à "ne pas être dupes" des discours du gouvernement. Saluant l'unité syndicale autour de ce combat, le patron du PCF Fabien Roussel a souligné que "cette unité nous oblige nous aussi". "C'est jeudi prochain que les murs de l'Elysée doivent trembler", a-t-il asséné, "c'est jeudi prochain que nous devons être la force et le nombre". "Si vous êtes aussi nombreux ce soir, c'est parce que vous n'avez pas compris que cette réforme est pour notre bien", a ironisé la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot, alors que le gouvernement a entamé une démarche de pédagogie pour expliquer sa réforme.

"Ne les croyez pas! Depuis ce gymnase nous disons au gouvernement que personne n'est dupe", et que "c"est un choix politique de faire souffrir des millions de gens en les faisans travailler plus longtemps", a-t-elle déclaré.

"Bolcheviks"

Monique Brun, militante communiste de 80 ans, venue en voisine, se réjouit "qu'on soit rassemblés", même si elle souffle en riant qu'elle aurait "préféré voir Mélenchon" qu'elle trouve "brillant". "Cette diversité politique, elle aide à la prise de conscience des gens et on en a bien besoin", ajoute-t-elle, venue pour "écouter les arguments". Sur scène, le premier secrétaire du PS Olivier Faure s'enthousiasme : "Elle est belle la gauche quand elle se rassemble pour changer le vie des Français". Au premier rang, son rival Nicolas Mayer-Rossignol, qui va tenter jeudi de lui ravir la tête du parti lors d'un vote des militants et qui a exprimé des réserves sur la Nupes, est assis non loin du député insoumis Alexis Corbière.

"Ils auraient pu revenir sur l'ISF, abolir la flat tax ou imposer les superprofits comme nous les +bolcheviks+, nous l'avions demandé", a ironisé le responsable socialiste. "Nous ne lâcherons rien, nous allons faire la Zad pas juste à l'Assemblée, mais dans toute la France", a persisté la cheffe des écologistes Marine Tondelier, après que des propos similaires la semaine dernière ont hérissé le gouvernement et la macronie. "Nous assumons, ce mot ZAD (zone à défendre) est le symbole des combats gagnés par le passé", a-t-elle insisté.

Entre les interventions politiques, des témoignages de salariés, de syndicalistes, de féministes, ont ponctué le meeting. Sous les acclamations, un responsable de la CGT RATP a assuré que jeudi "ça va pas bien rouler", évoquant un mouvement "qui s'annonce puissant". Il a appelé à "un élargissement, tout le monde a sa place dans cette lutte". "Cette réforme, le monde ouvrier ne peut pas l'accepter", a affirmé Mouloud, un ouvrier du secteur de la logistique, appelant à "des semaines et des semaines de mobilisation".