Éric Woerth, questeur de l'Assemblée nationale et député Renaissance de l'Oise, était l'invité d'Europe Matin mardi. 6:33
  • Copié
Laura Laplaud , modifié à
Emmanuel Macron pourrait faire passer la réforme des retraites en force au Parlement dès l'automne, provoquant la colère des syndicats. Pour Éric Woerth, questeur de l'Assemblée nationale et député Renaissance de l'Oise, invité d'Europe Matin mardi, "il n'y a aucune précipitation à faire une réforme rapidement".

Emmanuel Macron semble décidé à repousser l'âge légal de départ à la retraite à 64 ou 65 ans, contre 62 actuellement. Mais le chef de l'État se heurte à l'hostilité unanime des syndicats et des Français. Pour Éric Woerth, questeur de l'Assemblée nationale et député Renaissance de l'Oise, invité d'Europe Matin mardi, "nous avons besoin d'une réforme des retraites à peu près tous les dix ans, nous avons un système par répartition qui est magnifique et qu'il faut conserver".

"C'est une chaîne de solidarité sociale magnifique"

"C'est la plus belle des justices, qu'une génération paye les retraites d'une autre et pense que les générations qui viendront, paieront la sienne. C'est une chaîne de solidarité sociale qui est magnifique et ça, il faut le protéger", a-t-il poursuivi. Pourtant, le Conseil national d’orientation des retraites (COR) estime que le système de retraite par répartition (les actifs cotisent pour payer les pensions des retraités) sera déficitaire dès 2023 et pour les 25 prochaines années. Quelles solutions s'offrent alors ? Reporter l'âge de départ à la retraite comme le souhaite l'exécutif, allonger la durée des cotisations comme le préfèrent les syndicats ? 

"Il n'y a aucune précipitation à faire une réforme rapidement, on parle tout le temps de la réforme des retraites [et] c'est tout sauf un passage en force, c'est un débat permanent et constant dans la société française : quel système de retraite [voulons-nous] ?", s'est-il interrogé sur Europe 1.

Retraite par répartition, retraite par capitalisation

Pour l'ancien président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, il faut faire le choix entre un système de retraite par répartition ou par capitalisation. "Si on simplifie les choses, soit on veut un système par répartition et il y a des conditions d'âge qui sont fondamentales puisque votre durée de vie s'allonge et vous ne pouvez pas tout faire payer par les générations qui ont bien d'autres choses à payer pour elles-mêmes. Soit on veut un système par capitalisation", a-t-il expliqué.

Deux systèmes et deux mécanismes bien différents puisqu'avec le système par capitalisation, vous épargnez en vue de votre propre retraite et non pour payer la pension des retraités. "Tous ceux qui pensent qu'on peut faire autrement [que le système par répartition] sont en réalité souvent des défenseurs d'un système par capitalisation sans vouloir le dire", a-t-il conclu.