Le hijab était symbole de "liberté" pour le Conseil de l'Europe. (Illustration) 3:20
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Gauthier Delomez
Le Conseil de l'Europe a retiré dans la nuit de mardi à mercredi une campagne célébrant la diversité et la "liberté dans le hijab" qui a fait polémique en France. Le député européen François-Xavier Bellamy dénonce sur Europe 1 le résultat "d'un mouvement d'entrisme et de complaisance" à l'égard de l'islamisme.

C'est une campagne publicitaire qui a mis vent debout de nombreuses personnalités politiques. Le Conseil de l'Europe a retiré dans la nuit de mardi à mercredi une campagne lancée il y a une semaine, qui célébrait la diversité et la "liberté dans le hijab". "C'est le résultat d'un mouvement d'entrisme et de complaisance à l'intérieur de l'institution européenne" à l'égard de l'islamisme, dénonce sur Europe 1 l'eurodéputé des Républicains, François-Xavier Bellamy, lui aussi fermement opposé à cette campagne publicitaire.

Une influence grandissante et "de la complaisance"

Pour l'élu, cette campagne est le résultat d'une influence grandissante au sein de l'institution "de toute une nébuleuse qui, sous couvert de lutter contre l'islamophobie, banalise en réalité l'islamisme". L'homme politique des Républicains reprend l'exemple du Collectif contre l'islamophobie (CCIF), dissous par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. "Et puis, il y a de la complaisance puisque de l'autre côté, il y a de la part du Conseil de l'Europe, une forme de complicité avec cette situation", accuse François-Xavier Bellamy.

Parmi les premiers à avoir remis en cause cette campagne publicitaire, celui qui est également agrégé de philosophie veut savoir "qui a pris la décision de lancer une telle campagne, qui a choisi de la financer et comment on arrive à une situation aussi incroyable, qu'une institution européenne défende exactement le contraire des principes que l'Europe devrait défendre aujourd'hui".

Des fonds européens adressés "à des organisations qui normalisent l'islamisme"

Selon le député des Républicains, cette tendance n'est pas nouvelle. "Il y a de la part de certains fonctionnaires une forme de naïveté. Mais la vérité, c'est que l'alerte est lancée depuis des années par des chercheurs, souvent issus de la gauche", affirme-t-il, expliquant que "des fonds européens sont octroyés à des organisations qui ont pour mission de normaliser l'islamisme dans les interdits qu'il édicte, en particulier à l'égard des femmes".

François-Xavier Bellamy poursuit en pointant une "absurdité" du côté des institutions européennes. "Il y a une espèce de folie à prétendre qu'on défend le féminisme, le droit des minorités, et simultanément, à afficher une campagne qui dit que la liberté est dans le hijab car cette expression était le cœur de la campagne", relève-t-il. Pour le politique, ce genre de campagne montre une remise en cause "de la lutte contre le racisme pour entrer dans une autre dimension qui est la banalisation de l'islamisme".