Primaire de la gauche : pour Manuel Valls, "on ne peut pas être candidat pour affaiblir"

Candidat à la primaire de la gauche, Manuel Valls a entamé sa campagne par un déplacement dans le Doubs.
Candidat à la primaire de la gauche, Manuel Valls a entamé sa campagne par un déplacement dans le Doubs. © AFP
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avec AFP , modifié à
Alors qu'il entame sa campagne à la primaire, l'ancien Premier ministre a réagi à la possible candidature de l'ancien ministre de l'Éducation, Vincent Peillon.

Un candidat à la primaire de la gauche ne peut pas se présenter "pour affaiblir" ou être un "candidat contre". En route pour son premier déplacement de campagne dans le Doubs mercredi, Manuel Valls s'est montré quelque peu irrité par la candidature attendue de Vincent Peillon et l'émergence d'un possible front contre lui.

Peillon ? "Un garçon intellectuel".Vincent Peillon, "c'est un garçon intellectuel qui réfléchit aux problèmes de la France, et je ne vais pas le disqualifier d'un mot ou d'une formule", a dit l'ancien Premier ministre, au lendemain de sa démission de Matignon. Vincent Peillon, ancien ministre de l'Éducation, devrait annoncer sa candidature à la fin de la semaine, selon un député. "C'est une candidature qui représente le cœur du Parti socialiste, à équidistance de Manuel Valls et des frondeurs", a déclaré mercredi l'un de ses soutiens, le député marseillais Patrick Mennucci.

"Moi, je parle aux Français". "Moi je suis candidat à la présidence de la République, je parle aux Français", a fait valoir de son côté Manuel Valls. "Je ne suis pas candidat pour participer à un nouveau débat sur la gauche. La gauche adore parler d'elle-même et c'est même parfois sa raison d'être", a-t-il affirmé. Il a aussi abordé ses rapports avec François Hollande : "Ne pensez pas un seul instant que François Hollande ne veuille pas que je l'emporte." "Personne ne peut penser qu'il est neutre. Je ne sais pas s'il doit le dire avant la primaire", a-t-il par ailleurs ajouté.

Après sa candidature lundi et sa démission mardi, Manuel Valls entame mercredi sa campagne sur les terres industrieuses du Doubs. Il tient meeting en fin de journée à Audincourt, où il était venu l'an dernier prêter main forte au socialiste Frédéric Barbier. Parti outsider, ce dernier avait fini par s'imposer en battant le FN au deuxième tour d'une législative partielle. Un symbole du "rien n'est écrit" porté par Manuel Valls malgré les mauvais sondages.

À Dijon, Montebourg se pose en "rassembleur" face au "diviseur" Valls

Auto-estampillé "candidat de tous les peuples de gauche" à la primaire, Arnaud Montebourg a insisté mercredi à Dijon sur l'urgence d'un large rassemblement pour contrer la droite, ce dont serait incapable selon lui Manuel Valls, qui a "désarticulé la gauche à coups de 49-3 ou avec la déchéance de nationalité". À l'inverse, l'ancien ministre de l'Économie a assuré que s'il était "vainqueur de la primaire", il se "tournerai(t) vers les autres gauches", afin de ne pas "rester spectateur face au risque que représente la politique thatchérienne de François Fillon".