Primaire de la droite : cinq choses à savoir sur un débat (très) millimétré

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Les sept candidats qualifiés à la primaire de la droite et du centre s'affronteront lors du premier débat jeudi. © TF1
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Le premier débat de la primaire de la droite et du centre se déroule jeudi soir sur TF1 en présence des sept candidats qualifiés.

C'est une épreuve inédite à laquelle la droite a décidé de se livrer : l'organisation d'une primaire pour choisir son candidat à la présidentielle. Le scrutin, qui aura lieu les 20 et 27 novembre, devra départager les sept candidats qualifiés. Auparavant, les prétendants devront se livrer au traditionnel débat, qui se déclinera en trois rencontres. Le premier, organisé par RTL, TF1 et Le Figaro, aura lieu ce jeudi. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que rien n'a été laissé au hasard.

Un cadre très précis, des sujets larges. Le 19 septembre, les équipes des candidats se réunissaient pour discuter des conditions du débat. Celui-ci commencera à 21 heures et ne devrait pas dépasser 2 heures 20 puisque TF1 a prévu de diffuser à 23 heures, comme à son habitude, sa série New York Section criminelle.  

Au programme du débat : l'économie et le régalien. Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Jean-Frédéric Poisson, Jean-François Copé, François Fillon, Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusco-Morizet devraient donc parler chômage, impôts, terrorisme ou encore immigration.

 

Un temps de parole encadré, un placement au hasard. Autre condition qui témoigne de l'organisation millimétrée du débat : les temps de parole. Les candidats auront le droit de parler pendant 15 minutes, mais seulement par tranches d'une minute maximum. Passé 50 secondes, un voyant lumineux signalera que le temps de parole est écoulé. Si l'un des candidats veut en interpeller un autre, ce dernier aura 30 secondes pour lui répondre.

Concernant le placement, autre sujet potentiel de discorde, les prétendants s'en sont remis au hasard. En effet, leur positionnement sur le plateau de TF1 a été décidé au tirage au sort et c'est Nicolas Sarkozy qui s'en tire le mieux puisqu'il occupera la place centrale. Jean-François Copé parlera le premier tandis qu'Alain Juppé le clôturera.

Les différentes exigences des candidats. Outre le cadre, TF1 a dû composer avec les exigences des candidats. Ainsi, la chaîne souhaitait initialement filmer l'arrivée des compétiteurs via une GoPro embarquée dans leur voiture. Une innovation qu'ont peu gouté François Fillon, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé qui voyagent avec chauffeur alors que Bruno Le Maire conduit lui sa voiture. Exit donc la GoPro tout comme un Facebook Live qu'aurait bien aimé Nathalie Kosciusko-Morizet.

Selon Le Parisien, les pupitres ne seront pas transparents mais opaques. Une information qui serait tout sauf un détail puisqu'elle permettrait à Alain Juppé de dissimuler ses notes et à Nicolas Sarkozy de cacher, peut-être un marchepied, d'après une source citée par le quotidien.  

Enjeux et entrainement pour les candidats. Ce premier débat s'annonce riche en enjeux pour les candidats. Nicolas Sarkozy va tenter de rattraper son grand rival Alain Juppé, qui s'est envolé dans les sondages, tandis que le maire de Bordeaux devra conserver son avance. Derrière eux, suivront Bruno Le Maire et François Fillon, qui se disputent âprement la place de troisième homme. Quant à Jean-Frédéric Poisson et Nathalie Kosciusco-Morizet, ils chercheront sans doute à imposer leurs idées dans le débat. Enfin, Jean-François Copé aura certainement à cœur de se débarrasser de l'étiquette du "monsieur 1%" qui lui colle à la peau.

Pour autant, les équipes des candidats cherchent à relativiser l'enjeu de ce premier débat. "Il reste 40 jours, il va se passer plein de choses d'ici là. Ce 1er débat n'est pas l'alpha et l'oméga de la campagne", relativise auprès d'Europe 1 Benoist Apparu, soutien d'Alain Juppé. Néanmoins, son champion "prépare à fond" le débat au moyen de "fiches et d'argumentaires" mais "il n'y aura pas de répétition générale où les équipes joueront un rôle" car dit-il, "on ne veut pas s'enfermer dans une stratégie". Du côté de Bruno Le Maire, même distance et décontraction. "Je veux arriver à ce débat libre, détendu et cool", a-t-il déclaré au JDD, avant de confier que les trois jours auparavant, "c'est free" puisqu'il "court, lit et se promène avec ses enfants". Dans l'équipe de François Fillon, on explique que l'ancien Premier ministre s'y prépare depuis cet été "de façon très détendue". "Nous on joue les Français contre les sondages, le débat peut faire évoluer la vision que l'on a d'une personne", martèle à Europe 1 Jérôme Chartier.

Des journalistes qui s'y préparent "depuis des mois". Les candidats ne sont pas les seuls à se préparer au débat. Dans une interview au JDD, Gilles Bouleau, le présentateur de TF1 raconte comment tous s'y préparent "depuis des mois". Tous les vendredis, celui-ci retrouve sa consœur de RTL, Elizabeth Martichoux, et son confrère du Figaro, Alexis Brézet. "On ne va pas poser sept fois la même question aux sept candidats. Il faut trouver la formulation la plus pertinente pour chacun", avance l'homme de médias. "Il faut que l'on soit honnête dans nos questions. Je n'ai pas envie qu'on nous accuse ensuite d'avoir fait le lit d'un candidat", conclut-t-il. 

>> Deux autres débats seront organisés après celui de jeudi. BFMTV, iTélé et leurs partenaires organiseront le deuxième jeudi 3 novembre tandis que le dernier, prévu le jeudi 17 novembre, sera diffusé par France Télévisions, Europe 1 et leurs partenaires de la presse quotidienne régionale.