Les candidats à la présidentielle ont une utilisation différente des réseaux sociaux (Illustration). 1:34
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Élise Denjean
À deux mois du premier tour, la campagne présidentielle bat son plein sur les plateaux télévisés, dans les meetings... Et sur les réseaux sociaux. Si tous les candidats ont une stratégie, tous ne rencontrent pas le même succès. Europe 1 fait le tour d'horizon des différentes stratégies adoptées par les prétendants à l'Élysée.
DÉCRYPTAGE

C’est une arme de poids pour les candidats à l’élection présidentielle et ils prennent de plus en plus de place. En campagne, les réseaux sociaux permettent d’aller chercher un électorat plus jeune et plus éloigné des urnes. Le tout à moindre frais et en contournant les temps de paroles imposés dans les médias traditionnels. Mais tous les candidats n’en font pas le même usage.

Mélenchon premier à avoir investi TikTok

Sur la première place du podium on retrouve Jean-Luc Mélenchon. Le candidat Insoumis a la plus grosse communauté avec, mi-février, 5,6 millions d’abonnés. Le député des Bouches-du-Rhône est sur tous les réseaux sociaux, de Twitter à LinkedIn, en passant par la plateforme de streaming vidéo Twitch. Et il a été l’un des premiers à investir TikTok, le dernier arrivé des réseaux sociaux, où l’on peut voir des vidéos courtes et percutantes. Le chef de file de l’extrême-gauche maîtrise parfaitement les codes du réseau et n’hésite pas à se mettre en scène sur des musiques électro ou rap.

La croissance des comptes de Zemmour

C’est aussi sur TikTok qu’Éric Zemmour se démarque. Le polémiste y poste des vidéos de lui plus intimes, à l’occasion d’une partie de foot ou d’une partie de bowling, ce qui a pour objectif d’attirer la sympathie des électeurs. À l’autre bout de l’échiquier social, Éric Zemmour est le challenger de Jean-Luc Mélenchon. Non pas par son nombre d’abonnés, plus modeste, mais par sa croissance : +7% depuis le mois de septembre. Pour le président du parti Reconquête, c’est aussi 800 tweets par mois, 200 postes Facebook et plus de 300 sur LinkedIn selon Favikon, logiciel qui analyse les performances des influenceurs sur les réseaux sociaux.

Un nombre d'abonnés cumulés "pathétique" pour Pécresse

Selon le directeur général et cofondateur du logiciel, Jérémy Boissinot, "à chaque réseau social correspond une audience bien particulière et des codes bien particuliers." Or, beaucoup de candidats - comme Valérie Pécresse - copient-collent leur contenu sur tous les réseaux. Ils ne s’adaptent pas au public visé. Valérie Pécresse n’a que 600.000 abonnés en cumulé. "C’est assez pathétique", juge Jérémy Boissinot au micro d'Europe 1. Son compte TikTok n’en compte que 4.000 quand Jean Lassalle a raflé 30.000 abonnements en seulement une semaine.

L'utilisation "à l'ancienne" d'Hidalgo

Ce problème de ton et d'utilisation des réseaux sociaux "très à l’ancienne" se retrouve chez Anne Hidalgo, cancre du classement. Pour le cofondateur de Favikon, "ce qui intéresse sur les réseaux, c’est de voir le côté plus humain et authentique des candidats." Et le but n’est pas uniquement de faire le pitre. On le constate avec Jean-Luc Mélenchon. Une vidéo légère, suivie d’une vidéo sérieuse (un extrait de discours à l’Assemblée nationale par exemple) a un impact réel sur la deuxième.