Immigration : les propositions des candidats à la présidentielle

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L'immigration est devenu un sujet central de cette élection présidentielle. © Leonid Shcheglov / BELTA / AFP
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Thibault Nadal avec AFP
Comment réguler les flux d'immigration, encore plus avec le sujet de la question ukrainienne ? Les candidats de droite proposent de nombreuses réformes et souhaitent revenir à plus de souveraineté nationale, notamment sur la question des frontières. Alors qu'à gauche, on assure que "l'immigration n'est pas un problème".

C'est une question généralement clivante pour les candidats à la présidentielle. Que faire en matière d'immigration ? Entre ceux qui proposent d'accueillir tous les réfugiés, quel que ce soit la nationalité ou ceux qui en font un des thèmes principaux de leur campagne, le choix est vaste et les propositions multiples. À l'occasion de la sortie de nos Playlists de la présidentielle (celle sur le nucléaire est à retrouver en cliquant ici ou en bas de cet article), Europe 1 revient sur les propositions de certains candidats

Nicolas Dupont-Aignan 

Nicolas Dupont-Aignan affirme qu'il renégociera la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) et la Charte des droits fondamentaux de l’UE sur l’immigration. Actuellement, la CEDH interdit les expulsions collectives de clandestins et oblige à libérer des étrangers en situation illégale au regard de leurs conditions de détention. Son programme comprend la suppression du droit du sol et l'obtention de la nationalité par un processus de naturalisation "exigeant", en incluant une maîtrise suffisante du français.

Anne Hidalgo 

La socialiste Anne Hidalgo promet de "garantir un accueil digne en toutes circonstances des demandeurs d'asile". Pour y parvenir, elle entend mettre en place "une répartition équilibrée sur tout le territoire et des délais de traitement de leurs demandes maîtrisés à chaque étape", tout en s'engageant à lutter contre les "voies irrégulières et meurtrières d’immigration clandestine". Toujours à gauche, Christiane Taubira prône, quant à elle, la "création d'une agence européenne de l'asile".

Yannick Jadot 

Pour l'écologiste Yannick Jadot, "l'immigration n'est pas un problème". Alors pour cela, il entend sortir des logiques sécuritaires sur lesquelles sont basées, en France, les politiques actuelles de l’immigration. Une fois élu, Yannick Jadot instaurerait "un grand ministère des Solidarités" et demandera à la police et à la justice d’être moins répressives à l’encontre des immigrés.

Yannick Jadot souhaite également en finir avec les tests osseux et entend régulariser les sans-papiers qui ont un emploi et veut créer des "cartes de séjour humanitaires".

Marine Le Pen 

Pour sa troisième élection présidentielle, Marine Le Pen souhaite, elle aussi, consulter les Français par référendum sur la question de l'immigration. La candidate du Rassemblement national souhaite aussi soumettre aux électeurs un projet de loi, constitutionnel et législatif, qui réviserait tout le droit applicable aux étrangers.

Elle veut aussi inscrire dans la Constitution des principes, comme la priorité nationale en matière de logement et d’emploi ou celle de la primauté du droit national sur le droit européen et international, dont la constitutionnalité devra être étudiée le cas échéant. Ce projet de loi prévoit un arsenal de mesures comme l’interdiction des régularisations des sans-papiers, l’expulsion des étrangers délinquants ou encore des sanctions pénales pour toute complicité à l’immigration illégale.

Emmanuel Macron

Le Président, qui a récemment dévoilé son programme, veut la mise en place de procédures d'éloignement plus rapide et effective, et en particulier avec un système qui fera que le refus d'asile vaudra obligation de quitter le territoire français. Emmanuel Macron souhaite aussi durcir la politique de visas si les États ne coopèrent pas "avec une politique de retour".

Jean-Luc Mélenchon

S'il remporte la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon procédera à la régularisation "des travailleuses et travailleurs sans papiers en activité". Il estime que "l'égalité de statut est une arme contre le travail clandestin et la mise en concurrence des salariés, tels que le pratiquent des employeurs".

Valérie Pécresse 

Du côté des Républicains, on considère "qu'une immigration non maîtrisée et une intégration ratée peuvent disloquer une nation". La mesure phare de Valérie Pécresse est "l'asile à la frontière", qui imposerait que les demandes d'asile passent obligatoirement par une ambassade française. Elle souhaite ainsi "reprendre le contrôle des frontières".

Éric Zemmour 

Le candidat de Reconquête l'a annoncé : il veut atteindre "l'immigration zéro", en construisant un mur sur les "frontières extérieures" de l'UE. Et il entend faire financer ce mur grâce à un financement européen. "Les pays qui ont fait un mur comme la Hongrie défendent la civilisation européenne", a-t-il assuré sur BFMTV. Sur RTL, cette fois, il expliquait vouloir réduire les flux d’immigration légaux "à zéro". Ainsi, le candidat d’extrême droite souhaite "arrêter le droit au regroupement familial, réduire à quelques dizaines, voire centaines, de personnes le droit d’asile, réduire drastiquement le nombre d’étudiants étrangers".

Éric Zemmour souhaite aussi plaider pour la suspension de l'espace Schengen et ainsi renforcer la souveraineté nationale au niveau des frontières. Mais le leader de Reconquête ne veut pas agir sans l'aval des Français. S'il est élu, il l'a annoncé : il convoquera un référendum avant l'été.

>> Pour faire le tour de la question, vous pouvez également écouter notre Playlist ici :