Présidentielle : les partis politiques vont-ils disparaître ?

  • Copié
Antonin André, chef du service politique d'Europe 1
Avec le second tour de l’élection présidentielle, on risque d’assister au premier jour d’une recomposition de la vie politique sur les cendres du PS et peut-être aussi des Républicains.

Le faire-part de décès est signé de la main du Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis : le PS est mort. Pour Manuel Valls, cela prend la forme d’un divorce entre deux gauches irréconciliables, "nous n’avons plus rien à faire ensemble". Le clivage idéologique est bien identifié : ceux qui intègrent l’économie de marché, le libéralisme et ceux qui le combattent, la fracture est telle qu’elle est aujourd’hui définitive.

Les partis de gouvernement s’effacent. À droite chez Les Républicains, c’est moins un clivage idéologique qu’une question de stratégie qui fracture le parti entre ceux qui appellent à soutenir Emmanuel Macron, y compris en allant jusqu’à travailler avec lui, et ceux qui veulent rester dans l’opposition frontale, une opposition rabougrie et menacée par un FN de plus en plus hégémonique. Emmanuel Macron avait annoncé la couleur dès le départ, son élection se ferait contre les partis de gouvernement traditionnels, s’il est élu dimanche sa prédiction se réalisera.

Une structure incontournable. La fin du PS et la fin des Républicains, sous leur forme actuelle, correspondent à un moment de recomposition politique. Mais les partis en tant que tels ne sont pas morts : d’une part, leur existence même est garanti par l’article 4 de la Constitution -  "les partis concourent à l’expression du suffrage" -, et le financement de la vie publique d’autre part repose sur l’existence des partis. Emmanuel Macron lui-même va s’y plier, son mouvement En Marche! deviendra un parti au lendemain de l’élection, qu’il gagne ou non.

Un nouveau type de militantisme. Ce qui semble bien mort en revanche ce sont les partis à l’ancienne : des milliers d’encartés convoqués chaque semaine aux réunions de section. Les militants désertent depuis des années ces partis dans lesquels ils ne se reconnaissent plus. On voit donc émerger de de nouvelles organisations, En Marche! ou la France insoumise, nouvelles voix du militantisme sur les réseaux sociaux, caractérisé par un plus grand nomadisme des électeurs, et  dont les primaires est devenu la plus éclatante expression.