Présidentielle : la semaine résumée en cinq phrases

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François Fillon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, leurs principales déclarations de la semaine. © AFP
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R.Da. , modifié à
Programme d’Emmanuel Macron, fronde anti-Hamon, maintien de François Fillon… Europe 1 vous fait revire la semaine de campagne.

À huit semaines du premier tour de l’élection présidentielle, Europe 1 revient sur les temps forts de la semaine politique :

" Je veux dire aux fonctionnaires, à qui un personnel politique aux abois demande d'utiliser les pouvoirs d'État pour surveiller les opposants ou organiser à leur encontre des persécutions […] de se garder de participer à de telles dérives "

 

Marine Le Pen durcit son discours.La candidate du FN, poursuivie dans une affaire d’emplois présumés fictifs concernant ses assistants parlementaires à Bruxelles, s’en est brutalement pris aux magistrats lors de son premier grand meeting de campagne, dimanche, au Zénith de Nantes. La fille de Jean-Marie Le Pen, qui a refusé de se rendre à une convocation de la police dans cette affaire, dénonçant une "instrumentalisation" de la justice, n’a en effet pas hésité à lancer un avertissement à la fonction publique, si jamais elle venait à accéder au pouvoir à l’issue de la présidentielle. "Dans quelques semaines, ce pouvoir politique aura été balayé par l’élection. Mais ses fonctionnaires, eux, devront assumer le poids de ces méthodes illégales. Ils mettent en jeu leur propre responsabilité. L’Etat que nous voulons sera patriote", a-t-elle poursuivi.

Un discours qui a obligé le président de la République à sortir de sa réserve : "Je n’accepterai jamais qu’on puisse mettre en cause les fonctionnaires dans notre République au prétexte qu’ils appliquent la loi et qu’ils font en sorte que la justice puisse travailler", a-t-il assuré le lendemain, à l’occasion d’un déplacement au Musée de la franc-maçonnerie.

" À titre personnel, ma décision est prise : le moment est venu de soutenir Emmanuel Macron  "

La fronde anti-Hamon s’organise. Combien de députés socialistes pourraient rejoindre les rangs d’En marche !, le mouvement d’Emmanuel Macron ? La question s’était posée au lendemain de la victoire de Benoît Hamon, sans qu’une fuite majeure des parlementaires n’ait lieu. Elle fait de nouveau l’actualité avec le départ du poids lourd Christophe Caresche, proche de Manuel Valls et chef de file des Réformateurs du PS, soit une vingtaine de députés qui pourraient potentiellement rallier l’ancien ministre de l’Economie.

Alors que Benoît Hamon a passé ces dernières semaines à tenter d’élargir ses soutiens à la gauche du PS, Manuel Valls, en retrait depuis sa défaite à la primaire de janvier, lui a implicitement reproché mardi de ne pas assez soigner sa droite. "Je ne vous cache pas mon inquiétude, surtout après l’accord avec Europe Ecologie-Les Verts et Benoît", a-t-il déclaré devant les parlementaires, selon des propos rapportés par Le Monde. L’ancien Premier ministre invite Benoît Hamon à revoir sa ligne idéologique, n’évacuant pas l’hypothèse d’un vote utile en faveur d’Emmanuel Macron face à la menace que représente Marine Le Pen.

"  Je ne céderai pas, je ne me retirerai pas "

Le candidat de la droite s’accroche. Après avoir annulé une visite au Salon de l’agriculture jeudi 1er mars, François Fillon a tenu une conférence de presse surprise à son QG de campagne, révélant avoir été convoqué par les juges “aux fins d’une mise en examen”. Alors qu’il avait indiqué dans la foulée des révélations du Canard enchaîné, sur TF1 puis sur RMC, qu’il renoncerait à briguer la présidence de la République s’il venait à être mis en examen, le Sarthois est revenu sur sa parole, estimant être la cible d’un "assassinat politique".

François Fillon a également annoncé un rassemblement de soutien à sa candidature dimanche, place du Trocadéro à Paris. Là encore, François Hollande est sorti de sa réserve. "Il ne peut pas y avoir de manifestation dans notre pays, dans notre République, qui puisse mettre en cause les institutions, la justice ou le travail de la police dans le cadre des enquêtes", a pointé le chef de l’Etat, demandant au "candidat [de prendre] sa responsabilité".

" Je ne suis pas un élément de continuité "

Emmanuel Macron dévoile (enfin) son programme. Le candidat "ni de droite ni de gauche" a mis fin au suspense et dévoilé son "contrat avec la nation", un programme de 150 pages qui propose notamment d'harmoniser tous les régimes de retraite, une loi de moralisation de la vie politique ou encore un plan d’investissement de 50 milliards d’euros, consacré notamment à la formation et à la transition écologique. L’ancien protégé de François Hollande a aussi voulu tordre le cou à une attaque récurrente de ses adversaires, qui le présentent comme l’héritier politique du président de la République. "Si j'étais dans un projet de continuité, je n'aurais pas pris tous ces risques, ni décidé d'endosser tous ces ennuis", a-t-il déclaré.

" J'appelle tous les élus responsables dans ce pays [...] à adresser leurs parrainages pour Alain Juppé "

Le retour de Juppé ?  Le sarkozyste Georges Fenech, qui avait déjà pris la tête de la rébellion d’une partie des parlementaires LR après les révélations du Canard enchaîné, enfonce le clou. Sur Franceinfo, le 2 mars, le député du Rhône a demandé aux élus de parrainer Alain Juppé, battu par François Fillon lors de primaire de la droite et du centre. Alors que de plus en plus d’élus se retirent de la campagne de François Fillon, lui demandant de jeter l’éponge face à la menace judiciaire, l’entourage du maire de Bordeaux a fait savoir que celui-ci ne se "défilera pas", à condition que François Fillon renonce de lui-même et que le parti accorde un soutien "unanime" à Alain Juppé. Le Conseil constitutionnel clôturant la récolte des parrainages le 17 mars, le temps presse pour les partisans du plan B.