Présidentielle : candidats, sondeurs, médias, ce qui change pendant 48 heures

trêve électorale
A partir de vendredi soir, minuit, la loi impose de respecter une trêve électorale jusqu'aux résultats des urnes, dimanche. © AFP
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Le rideau se ferme vendredi soir sur la campagne du premier tour, à minuit. Et ce, jusqu’à publication des premiers résultats officiels, dimanche.

La campagne du premier tour de la présidentielle s'achève sous la menace terroriste. Vingt-quatre heures après l'attentat survenu sur les Champs-Elysées, le rideau doit tomber vendredi, à minuit. Si pour l’heure, les candidats et leurs soutiens peuvent encore commenter le drame et détailler leurs propositions face au terrorisme, plus aucune parole politique en lien avec l’élection ne pourra être prononcée après minuit. Et ce, jusqu’à publication des premiers résultats officiels, dimanche. Une pause qui concerne également médias et sondeurs. Europe 1 revient sur ces différentes règles, également valables pour le second tour.

 

Interdiction de la propagande pour les candidats 

Pour permettre une (relative) tranquillité des électeurs au moment de leur choix, la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle impose aux candidats de cesser "tout acte de propagande à visée électorale (...) sur l’ensemble du territoire de la République." Dans le détail, cette Commission demande aux onze prétendants à l'Elysée de :

  • "Ne plus tenir de réunions publiques.
  • Ne plus faire procéder à aucune distribution de tracts.
  • Ne plus diffuser par voie électronique aucun message ayant un caractère de propagande électorale.
  • Figer le contenu de leurs sites internet à partir de la même heure et de ne peut plus faire aucune actualisation de ces sites jusqu’à la fermeture des derniers bureaux de vote le dimanche 23 avril à 20 heures."

Concernant l'usage du web et des réseaux sociaux, la Commission demande aux candidats de désactiver "tout dispositif permettant un échange interactif avec les électeurs, que ce soit par téléphone, par internet ou par voie d’échanges électroniques." Autant de règles qui contraindront les candidats au silence en cas de nouvelle alerte attentat sur le territoire.

Arrêt des sondages jusqu'aux résultats 

Pour les instituts de sondage, de nouvelles règles s'imposent aussi ce soir à minuit. Elles doivent durer jusqu’à la fermeture des derniers bureaux de vote dimanche, à 20 heures. Pendant cet intervalle, les sondeurs auront pour interdiction de publier toute "nouvelle diffusion de sondages, même si le sondage a déjà fait l’objet d’une publication, d’une diffusion ou d’un commentaire avant le vendredi 21 à minuit", indique la Commission. Toute violation de cette interdiction peut être punie de 75.000 euros d’amende. Exception est faite, en revanche, pour que les publications parues ou les données mises en ligne avant la veille du scrutin demeurent accessibles.  

Légalement, les instituts de sondage pourront reprendre leurs activités après publication des premiers résultats. En 2012, l'institut Ipsos avait dégainé sur Twitter sa première étude d'intention de vote en vue du second tour à 22 heures. Soit deux heures après les premières estimations officielles. Un scénario qui pourrait être plus compliqué dimanche, tant les indécisions autour du vote rendent incertains les pronostiques de duel.

Aucun résultat partiel dans les médias avant dimanche, 20 heures

Du côté des médias, la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale en vue de l'élection présidentielle rappelle "qu'il n'est plus possible de diffuser aucune interview des candidats ou de leurs soutiens dans la presse écrite ou audiovisuelle les samedi 22 et dimanche 23 avril 2017". Concernant les premières tendances, aucun résultat partiel ne peut non plus faire l'objet d'une diffusion avant dimanche, 20 heures.

En 2012, la Commission des sondages avait saisi le parquet de Paris après la publication anticipée de résultats avant l'heure légale. L'enquête, confiée à la brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP), visait l'AFP, deux médias belges, un média suisse, un site internet basé en Nouvelle-Zélande et un journaliste belge qui aurait envoyé les estimations sur Twitter, indique le JDD.

Et sur les réseaux sociaux ? La règle électorale interdit aux candidats de faire campagne 24 heures avant le premier tour de la présidentielle, y compris via leurs comptes officiels sur les réseaux sociaux. Pendant cet intervalle, les relais militants auront, eux, tout loisir pour tenter de convaincre les ultimes indécis jusqu'à la fermeture des bureaux de vote, rapporte Le Figaro. Avec plus d'un électeur sur trois encore incertain face à son vote, cette dernière bataille numérique s'annonce dors et déjà âpre.