Pourquoi Hollande et Valls n'ont pas sauvé le front républicain

© SEBASTIEN BOZON / AFP
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David Doukhan , modifié à
Si les dirigeants socialistes ont pris ce virage, c'est par crainte de n'avoir aucun élu dans certaines régions.

C'est un véritable tournant politique. Pour la première fois, le PS estime que la stratégie du front républicain n'est pas envisageable aux prochaines élections régionales. L'annonce a été faite lundi par le patron du Parti socialiste, Jean Christophe Cambadélis, suivi quelques temps plus tard sur Europe 1 par Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement. En clair, si un candidat PS arrive en troisième position derrière le FN et Les Républicains, il ne sera plus question de se désister au profit de la droite la plus fréquentable. Les deux hommes dénoncent "les déclarations extrémistes" des candidats du parti Les Républicains.

"On fera du cas par cas". La question a été discutée à l’Elysée. "On fera du cas par cas", confiait récemment le président. Et ce week-end, devant quelques proches, François Hollande s’est agacé : "Il ne faut surtout pas entrer dans ce débat-là maintenant, il est rare que les électeurs votent pour quelqu’un qui dit : 'je vais perdre'". Donc ne pas en parler maintenant, mais le moment venu, faire du cas par cas, soit précisément l’inverse du front républicain. François Hollande ne s'oppose pas à l'enterrement de première classe des grands principes.

"Je suis très sceptique sur l'idée du retrait". Même chose à Matignon. Manuel Valls a passé sa vie à fustiger la droite lorsqu’elle refusait de se désister en faveur du PS contre le FN. Aujourd’hui, c’est tout le contraire. C’est même lui qui a commencé à préparer l’opinion. En plein cœur de l’été, il convoque une quinzaine de journalistes pour déjeuner et dit : "Je suis très sceptique sur l'idée du retrait".

Pourquoi ce total revirement ? C’est très simple, le scrutin des régionales est tel que se désister voudrait dire n’avoir aucun élu dans une "mega région" pendant six ans et abandonner un territoire aux mains de la droite et de l’extrême droite. Ce sacrifice, les socialistes n’en veulent plus.


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