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Ugo Pascolo , modifié à
Invité exceptionnel de "Punchline" sur Europe 1, l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a chargé le probable candidat à l'élection présidentielle Eric Zemmour. Pour l'ex-locataire de l'Élysée, le polémiste est le "symptôme du vide" du débat politique dans notre démocratie. 

Le vent de popularité dont bénéficie Éric Zemmour ces dernières semaines, avec notamment 11% d'intentions de vote dans les sondages, est-il le fait de la classe politique ? À cette question, l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, répondrait très certainement oui, puisque pour lui, le polémiste est le "symptôme du vide" dans nos démocraties. Invité exceptionnel de "Punchline" sur Europe 1 mardi, il estime que "la pression d'une pensée unique est telle, qu'elle a fini par vider le débat politique". 

"Redonner du contenu" au débat

Et ce vide "permet aux excès, aux extrêmes, à tous ceux dont l'excès sert d'argumentation, de prendre toute la place". Rappelant son admiration pour "les gens qui font de la politique", y compris ceux qui n'ont pas ses idées, Nicolas Sarkozy livre ensuite sa solution pour combler le vide, et par la même son symptôme. "Il ne faut pas s'attaquer aux excès et aux extrêmes, il faut redonner du contenu à ceux qui ne sont ni dans l'excès ni dans les extrêmes." 

Interrogé dans un second temps sur la polémique crée par Éric Zemmour après ses déclarations sur les victimes juives de Mohammed Merah, Nicolas Sarkozy a de nouveau taclé le polémiste. "On ne peut pas toucher les parents [des victimes de Merah], ils sont intouchables", a assuré l'ex-président. Invité de l'émission de Laurent Ruquier On est en direct sur France 2 le 11 septembre dernier, Éric Zemmour avait reproché aux parents de Gabriel, Arié et Myriam, les enfants victimes du terroriste devant l'école juive Ozar Hatorah, de les avoir enterrés en Israël. Une critique que Nicolas Sarkozy "n'accepte pas".

"Qu'on laisse les victimes tranquille"

"J'étais président de la République, [le 15 mars 2012, ndlr], je les ai vus. Jamais ne n'oublierai le visage de cette femme qui, jamais je n'oublierai le visage hébété du père, du prof et du grand-père. Et ce n'est pas un débat d'idées, c'est au nom d'une souffrance que j'ai vu de près." Dès lors, le choix d'enterrer les victimes en Israël est "respectable" selon Nicolas Sarkozy, "qu'on les laisse tranquille [...] et personne n'a de leçon à leur donner". 

Et Nicolas Sarkozy d'enfoncer le clou : "Qu'on puisse parler de la souffrance de ces gens, c'est qu'on ne connaît rien à l'humanité, à ce qu'il s'est passé ce jour-là à Toulouse".