Nicolas Sarkozy est l'invité de "Punchline" sur Europe 1 et CNEWS. 3:23
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Invité exceptionnel de "Punchline" sur Europe 1 et CNEWS, l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy s'interroge sur l'évolution de la culture. Pour lui, "la réécriture de l'histoire, avec les critères d'aujourd'hui, n'est rien d'autre qu'une marche vers une forme de dictature".

Nicolas Sarkozy porte une vision critique sur l'évolution des regards contemporains sur la culture. À l'occasion de la sortie de son livre Promenades aux éditions Herscher, l'ancien président, qui assure être "retiré de la vie politique partisane", défend la "civilisation extraordinaire" dont les Français sont les héritiers. Pour lui, "on est peut-être la première génération qui ne voudrait rien retenir de ce que nos parents, nos grands-parents, nos aïeux nous ont transmis". C'est ce qu'il a affirmé dans l'émission Punchline codiffusée sur Europe 1 et CNEWS.

La culture, un thème absent des débats, regrette Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy appuie que si les Français ne défendent pas leur civilisation, celle-ci sera amenée à disparaître. "La réponse à cette disparition, c'est l'amour pour la culture, l'art, la création, le beau, le sacré, au centre de toutes choses", assure l'ex-chef de l'État. L'ancien président prend position sur la culture, en regrettant l'absence de ce thème dans les débats politiques à quelques mois de l'élection présidentielle.

"Non seulement on n'en parle pas, mais quand on en parle, c'est pour haïr nos grands principes de civilisation", insiste Nicolas Sarkozy. Qui évoque le roman de George Orwell, 1984, pour énoncer les dangers de la réécriture de l'histoire. "Le parti unique réécrit l'histoire pour imposer une dictature. Avec les critères d'aujourd'hui, la réécriture systématique de l'histoire, ce n'est rien d'autre qu'une marche vers une forme de dictature", met en garde l'ancien président.

"Ce qui nous menace, c'est qu'on ne croit plus en rien"

Nicolas Sarkozy évoque ensuite sa vie personnelle, comme il le fait dans son livre Promenades. L'ancien chef de l'État raconte qu'il a découvert la culture "par les timbres", aux côtés de son grand-père. Il souligne aujourd'hui une "crise de civilisation" en Europe, notamment due à l'essor de la démographie asiatique et à "un mouvement extravagant de retour en arrière qui veut nous faire détester notre passé".

"Ce qui nous menace, c'est qu'on ne croit plus en rien", reprend Nicolas Sarkozy, qui justifie l'entrée des islamistes dans nos sociétés par cette raison. "N'importe quoi prend position", ajoute-t-il, évoquant le rôle primordial de la culture et de l'histoire comme réponse à ce phénomène nouveau. "Napoléon, il ne fallait pas le célébrer parce qu'il a fait des erreurs ? Il faut déboulonner Colbert, de Gaulle... On est chez les fous. Il faut chérir notre passé, connaître et aimer son histoire", affirme l'ancien président.

La culture woke est une "pensée unique", critique Nicolas Sarkozy

Et Nicolas Sarkozy de cibler la "culture woke" qu'il qualifie de "pensée unique". "Elle voudrait nous sommer d'expier les fautes de nos aïeux. C'est inacceptable. L'égalité ne veut pas dire l'uniformité. Je crois en l'identité, et je crois moins en l'égalité qui est bien souvent un mensonge", appuie l'ex-chef de l'État.

Nicolas Sarkozy reste cependant optimiste sur l'évolution de l'état d'esprit des Français. "Quand je vois une foule immense lors d'expositions, ça me réjouis. Je me dis que ce n'est pas fichu", souffle l'ancien président, qui accuse le débat public de "monopoliser une pensée mortifère qui est le contraire des valeurs de notre civilisation".